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Des militantes irakiennes ont manifesté dimanche à Bagdad pour réclamer une loi contre les violences domestiques, quelques jours après la mort d'une jeune YouTubeuse étranglée par son père, un drame qui a suscité l'émoi dans un pays largement conservateur.
Tiba al-Ali a été tuée fin janvier dans la province de Diwaniya (sud), avait annoncé vendredi le ministère de l'Intérieur, rapportant une tentative de médiation entre la jeune femme de 22 ans et ses proches pour résoudre un "différend familial". Le père s'est rendu à la police et a avoué le meurtre de sa fille.
Empêchées dimanche par les forces de sécurité de s'approcher du Conseil suprême de la magistrature, une vingtaine de militantes se sont toutefois rassemblées sur une avenue menant au bâtiment, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Arrêtez de tuer les femmes", "Nous réclamons que le meurtrier de Tiba rende des comptes", pouvait-on lire sur certaines pancartes.
"Nous réclamons des lois pour protéger les femmes, notamment une loi contre les violences domestiques", a déclaré à l'AFP Rose Hamid, une manifestante de 22 ans. "Nous sommes venues protester contre le meurtre de Tiba et de toutes les autres avant elle. Qui sera la prochaine victime?".
"Nous poursuivrons notre mobilisation, en raison d'une augmentation des violences domestiques et des féminicides", a fustigé la manifestante Lina Ali.
En marge du rassemblement, Hanaa Edwar, militante des droits humains, a été reçue dimanche par un magistrat du Conseil suprême de la magistrature à qui elle a présenté les griefs des féministes.
Leur appel a été relayé dans la foulée par la mission de l'ONU en Irak qui a appelé dans un communiqué le gouvernement irakien à "faire adopter une loi qui criminalise explicitement les violences sexistes".