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Les autorités iraniennes ont interpellé huit suspects, tous de "nationalité étrangère", après l'arrestation de l'auteur d'une fusillade qui a fait deux morts dimanche dans un sanctuaire chiite du sud du pays.
La fusillade survient moins d'un an après une attaque similaire sur le même lieu saint, le mausolée de Chah Cheragh à Chiraz, chef-lieu de la province de Fars.
"Huit personnes soupçonnées d'être liées à l'incident terroriste dans le sanctuaire ont été arrêtées", a déclaré lundi le chef de l'autorité judiciaire de la province de Fars, Kazem Moussavi, à Mizan Online, organe du pouvoir judiciaire.
Dimanche, le commandant des Gardiens de la Révolution islamique (l'armée idéologique de la République islamique) de la province de Fars, Yadollah Bouali, avait fait état à la télévision d'Etat de l'arrestation de l'auteur des tirs.
L'assaillant "s'est présenté comme Rahamotollah Norouzof, citoyen du Tadjikistan", a ajouté M. Moussavi, précisant que toutes les personnes interpellées sont de "nationalité étrangère".
L'attaque n'a pas encore été revendiquée mais le gouverneur de la province du Fars, Mohammad Hadi Imanieh, a accusé le groupe jihadiste sunnite Etat islamique (EI).
Il a indiqué à la télévision que l'assaillant cherchait "à venger deux terroristes exécutés" après avoir été condamnés pour l'attaque de l'an dernier.
Le ministre de l'Intérieur, Ahmad Vahidi, qui s'est rendu lundi matin sur le site à Chiraz, a déclaré à la télévision que "le terroriste" avait opéré en collaboration avec "un réseau" à l'étranger, sans plus de précision.
Dans un premier bilan, l'agence officielle de presse Irna a rapporté qu'une personne avait été tuée et huit autres blessées dans cette attaque.
Lundi, le chef de l'autorité judiciaire de la province de Fars, cité par Irna, a annoncé qu'"une autre personne blessée dans l'attaque était décédée".
Plusieurs pays, dont la France, l'Irak, la Russie ainsi que l'Union européenne ont dénoncé lundi l'attentat et exprimé leurs condoléances aux victimes.
- Haut lieu de pèlerinage -
Chah-Cheragh avait déjà été la cible d'une fusillade qui avait fait 13 morts et 30 blessés le 26 octobre 2022. Haut-lieu de pèlerinage, le mausolée abrite la tombe d'Ahmad, frère de l'imam Reza, le huitième imam chiite.
La fusillade d'octobre avait été revendiquée par l'EI et deux hommes avaient été condamnés à mort et pendus en public à Chiraz le 8 juillet dernier pour leur implication dans l'attaque. Trois autres accusés avaient été condamnés à 5, 15 et 25 ans de prison pour appartenance à l'EI, avait alors indiqué le chef de l'autorité judiciaire de Fars.
Les autorités avaient annoncé en novembre l'arrestation de 26 "terroristes takfiris" d'Afghanistan, d'Azerbaïdjan et du Tadjikistan en lien avec l'attaque.
En Iran, pays à majorité chiite, le terme takfiri désigne généralement les jihadistes ou les partisans de l'islam sunnite radical.
L'attaque contre le sanctuaire en octobre dernier était intervenue plus d'un mois après le début de manifestations déclenchées à travers le pays par la mort en détention de Mahsa Amini.