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Iran: nouvelles manifestations dans les universités et au Kurdistan

De nouvelles manifestations ont eu lieu dimanche dans des universités en Iran et des régions kurdes du nord-ouest du pays, le mouvement de contestation contre le régime ne montrant aucun signe de répit malgré la répression.

Les manifestations déclenchées par la mort de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini le 16 septembre, après son arrestation par la police des moeurs, sont devenues la plus importante vague de contestation dans le pays depuis la Révolution islamique de 1979.

Au fil des jours, les manifestations pour la liberté des femmes se sont transformées en un mouvement dirigé contre le régime islamique, gagnant les rues, les universités et même les écoles, malgré une répression dont le bilan approche les 200 morts, selon le décompte d'une ONG basée hors d'Iran.

Selon le groupe de défense des droits des Kurdes d'Iran Hengaw, basé en Norvège, les forces de sécurité ont ouvert le feu dimanche à Marivan, une ville du Kurdistan, blessant 35 personnes. Ce bilan n'a pas pu être confirmé dans l'immédiat.

Des manifestants s'étaient rassemblés après la mort à Téhéran d'une étudiante kurde originaire de Marivan, Nasrin Ghadri, qui, selon Hengaw, a succombé samedi après avoir été frappée à la tête par la police.

- Tensions au Kurdistan -

Toujours selon Hengaw, la jeune fille a été enterrée à l'aube sans cérémonie sur l'insistance des autorités, qui craignaient des débordements.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient des manifestants jetant des pierres contre des bâtiments officiels, brûlant le drapeau de la République islamique. Des habitants, y compris des femmes non voilées, défilaient dans les rues.

Les autorités ont envoyé des renforts et des tirs étaient entendus dans la ville à la nuit tombée, a ajouté Hengaw.

La situation au Kurdistan est particulièrement tendue depuis la mort de Masha Amini, qui était originaire de la ville de Saghez, située dans cette province.

La jeune femme de 22 ans était morte trois jours après son arrestation à Téhéran, où elle était en visite, par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique, imposant aux femmes le port du voile en public.

Les universités sont devenues l'un des principaux foyers de la contestation. Selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, des étudiants de l'université Sharif de Téhéran ont organisé des sit-ins dimanche en signe de soutien à d'autres étudiants arrêtés.

A l'université de Babol, dans le nord-est de l'Iran, des étudiants ont démonté des barrières qui, selon la loi, séparent hommes et femmes dans la cafeteria, a indiqué IHR.

La répression des manifestations a fait au moins 186 morts depuis septembre, selon un bilan publié samedi par IHR.

Selon ce groupe, 118 personnes ont aussi été tuées dans un autre mouvement de protestation à Zahedan, au Sistan-Baloutchistan, déclenché le 30 septembre après le viol supposé d'une jeune fille par un policier.

Cette région pauvre du sud-est de l'Iran est peuplée par la minorité baloutche, adhérant majoritairement à l'islam sunnite et non au chiisme dominant en Iran, et se sentant victime de discrimination.

Lors d'une nouvelle flambée de violence dans cette province, les forces de sécurité ont tiré vendredi sur des manifestants à Khach, près de Zahedan, ont affirmé des ONG.

Dix personnes pourraient avoir été tuées et des dizaines d'autres avoir été blessées, d'après Amnesty International qui a accusé les forces de sécurité d'avoir tiré sur les manifestants depuis les toits.

IHR a chiffré à 16 le nombre de personnes tuées par balles à Khach après la prière du vendredi.

- "Davantage de violence" -

"Les Iraniens continuent à descendre dans les rues et sont plus déterminés que jamais à provoquer des changements fondamentaux", a affirmé le directeur de cette ONG, Mahmood Amiry-Moghaddam. "La réponse de la République islamique est davantage de violence"", a-t-il ajouté.

Des milliers de personnes ont été arrêtées à travers l'Iran depuis le début du mouvement, dont des journalistes, des avocats, des militants et des célébrités, d'après des ONG.

Selon IHR, des "dizaines" de manifestants arrêtés ont été inculpés de crimes passibles de la peine de mort.

Le sort de Hossein Ronaghi, un militant pour la liberté d'expression et collaborateur du Wall Street Journal, arrêté en septembre, suscite notamment l'inquiétude, sa famille ayant annoncé qu'il observait une grève de la faim à la prison d'Evine à Téhéran.

Le père du militant, Ahmad, se trouvait en soins intensifs après avoir subi une crise cardiaque lors d'une veillée près de la prison, a annoncé sur Twitter le frère d'Hossein Ronaghi, Hassan.

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