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Israël frappe Gaza après des tirs de roquettes

L'armée israélienne a procédé vendredi à des frappes sur la bande de Gaza en réponse à des tirs de roquettes en provenance du micro-territoire palestinien, après le raid israélien le plus meurtrier depuis des années en Cisjordanie occupée.

Israël, qui tient le Hamas au pouvoir à Gaza pour responsable des tirs de projectiles en provenance de ce territoire, a annoncé y avoir mené au moins deux séries de frappes nocturnes contre des infrastructures du mouvement islamiste.

Aucune victime n'a été signalée dans le territoire sous blocus israélien depuis 2007.

La plupart des roquettes tirées ont été interceptées par le système de défense antiaérien israélien.

Les groupes armés palestiniens avaient promis de réagir au raid israélien de jeudi dans le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, au cours duquel neuf Palestiniens ont été tués.

Le Hamas et le Jihad islamique ont tous les deux pris part à cette réponse, a indiqué dans un discours vendredi Khaled el-Batsh, un responsable du Jihad islamique, se félicitant de "l'unité dans les rangs de la résistance".

"Jénine, la réponse arrive et la résistance est notre stratégie", pouvait-on lire sur des banderoles lors d'une manifestation ayant rassemblé des milliers de personnes à Gaza.

- "Attaque violente" -

L'opération dans le camp de Jénine ciblait le groupe Jihad islamique qui planifiait une attaque en Israël, d'après des sources israéliennes.

Au total, neuf Palestiniens ont péri au cours du raid. Un dixième Palestinien a été tué par des tirs israéliens à Al-Ram, près de Ramallah, a rapporté le ministère palestinien de la Santé.

Un panel d'experts de l'ONU a affirmé que ce bilan était le plus élevé dans une seule opération israélienne en Cisjordanie depuis 2005.

"Nous déplorons la dernière attaque violente en date de l'armée israélienne contre le camp de réfugiés de Jénine", ont déclaré vendredi ces experts dans un communiqué, qui ne s'expriment pas au nom de l'ONU.

La France a exhorté Israël et les Palestiniens "à s'abstenir d'alimenter l'escalade" et les Etats-Unis se sont dits "profondément préoccupés par l'escalade de violence".

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, doit se rendre lundi et mardi en Israël et Cisjordanie pour insister, selon Washington, sur "la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade".

Washington a en outre dit regretter la décision de l'Autorité palestinienne, en réaction au raid, de mettre fin à la coopération sécuritaire avec Israël, une première depuis 2020, jugeant "très important que les parties maintiennent, voire approfondissent" cette coopération.

- Trente morts -

La ministre palestinienne de la Santé, Mai al-Kaila, a en outre accusé les forces israéliennes d'avoir tiré du gaz lacrymogène dans l'unité pédiatrique d'un hôpital de Jénine lors de leur opération, ce que l'armée a démenti.

Israël "ne cherche pas d'escalade" mais se prépare "à tous les scénarios", a affirmé jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, d'après un communiqué.

L'armée israélienne, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967, mène des opérations quasi quotidiennes à travers ce territoire palestinien, particulièrement dans les secteurs de Jénine et Naplouse (nord), bastions de factions palestiniennes armées.

Le camp de Jénine, qui date de 1953, abrite plus de 23.000 réfugiés selon l'Unrwa, l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens.

En mai 2022, la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh, vedette de la chaîne Al Jazeera, y avait été tuée alors qu'elle couvrait un raid israélien.

Les décès de jeudi portent à 30 le nombre de Palestiniens, civils ou membres de groupes armés, tués depuis le début de l'année dans des violences avec des forces ou des civils israéliens.

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