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Israël menace de poursuivre son offensive à Gaza pendant le ramadan

Les combats ont continué lundi dans la bande de Gaza où Israël menace de poursuivre son offensive contre le Hamas pendant le ramadan si les otages ne sont pas libérés d'ici là, y compris dans la région de Rafah, dans le sud, où sont massés près d'un million et demi de civils palestiniens.

Alors que les espoirs de trêve s'estompent, la communauté internationale s'inquiète d'une possible offensive terrestre dans cette ville adossée à la frontière fermée avec l'Egypte, devenue un gigantesque campement abritant 1,4 million de personnes, selon l'ONU, où l'eau potable et la nourriture manquent.

Vingt-six des 27 pays de l'Union européenne ont réclamé lundi une "pause humanitaire immédiate" et demandé à Israël de ne pas lancer d'action militaire à Rafah.

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent lancée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés dans le sud d'Israël. Plus de 1.160 personnes ont été tuées, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

L'armée israélienne a lancé une offensive qui a fait 29.092 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, et a plongé le territoire, assiégé par Israël, dans une crise humanitaire majeure.

- "Malnutrition aigüe" -

Trois agences de l'ONU ont signalé lundi une "montée en flèche" de la malnutrition, soulignant qu'un enfant de moins de deux ans sur six souffrait de "malnutrition aigüe" dans le nord de Gaza, une région presque totalement privée d'aide humanitaire.

Selon ce rapport de l'Unicef, de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Programme alimentaire mondial (PAM), 95% des femmes enceintes ou qui allaitent sont dans une situation de "grave pauvreté alimentaire" et 95% des foyers limitent leur quantité de nourriture. Au moins 90% des enfants de moins de cinq ans souffrent d'une ou plusieurs maladies infectieuses et 70% ont eu la diarrhée ces deux dernières semaines.

"Mes enfants meurent de faim, ils se réveillent en pleurant", a raconté à l'AFP une femme réfugiée dans un campement dans le nord de Gaza. "Où puis-je trouver de la nourriture pour eux?"

Le ministère de la Santé du Hamas a par ailleurs dénombré lundi 107 morts en 24 heures dans des frappes, notamment sur Rafah et sur la ville voisine de Khan Younès, transformée en champ de ruines, où l'armée traque les combattants du Hamas.

Après avoir progressé depuis le nord du territoire, les soldats israéliens se trouvent désormais non loin de Rafah, où Israël a annoncé préparer une offensive terrestre.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié la ville de "dernier bastion" du Hamas et s'est dit déterminé à poursuivre l'offensive "jusqu'à la victoire complète" et la libération des otages.

Selon Israël, 130 otages sont encore détenus à Gaza, dont 30 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées le 7 octobre. Une trêve fin novembre avait permis la libération de 105 otages et de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël.

"Si d'ici au ramadan, nos otages ne sont pas à la maison, les combats vont continuer partout, y compris dans la région de Rafah", a averti dimanche Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahu.

"Le Hamas a le choix. Ils peuvent se rendre, libérer les otages et les civils de Gaza pourront ainsi célébrer la fête du ramadan", le mois de jeûne musulman qui commence cette année autour du 10 mars, a dit M. Gantz.

Selon lui, une offensive à Rafah se ferait dans le cadre d'un dialogue avec les "partenaires américains et égyptiens", "en facilitant l'évacuation des civils" pour "minimiser (...) autant que possible" le nombre de victimes civiles.

M. Netanyahu avait assuré que l'armée permettrait aux civils "de quitter les zones de combat" avant l'assaut, sans dire vers quelle destination.

L'Egypte a rejeté tout "déplacement forcé" des Palestiniens vers son territoire.

Selon le Wall Street Journal et une ONG égyptienne, ce pays fait ériger un camp fermé dans le Sinaï pour accueillir les Palestiniens de Gaza.

Des images satellite montrent la construction d'un mur du côté égyptien, parallèle à la frontière avec Gaza.

- "Apartheid" -

Lundi, des témoins ont signalé de nouveaux combats à Khan Younès où l'hôpital Nasser, le plus grand du sud de Gaza, pris d'assaut par l'armée israélienne, est hors service, selon l'OMS et le Hamas.

Les soldats avaient pénétré le 15 février dans cet hôpital, sur la base de renseignements selon lesquels des otages y avaient été retenus, et ont arrêté une centaine de personnes.

Une mission de l'OMS a pu pénétrer dimanche dans l'hôpital et évacuer 14 malades, a annoncé lundi sur X le directeur général de l'organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Il a ajouté que plus de 180 malades et 15 médecins et infirmières se trouvaient encore dans l'hôpital Nasser, qui manque "de nourriture, de matériel médical de base et d'oxygène", où il n'y a "ni eau courante, ni électricité à l'exception d'un générateur de secours qui alimente certains équipements de réanimation".

Lundi à La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l'ONU, a commencé à examiner les conséquences juridiques de l'occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967.

"Les Palestiniens subissent le colonialisme et l'apartheid", a déclaré le chef de la diplomatie palestinienne, Riad Al-Maliki, devant la CIJ.

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