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De nouveaux rassemblements se tiennent jeudi en Israël pour dénoncer une réforme du système judiciaire vue comme une menace à la démocratie et portée par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, qui a rejeté un appel présidentiel au compromis.
La réforme, dont plusieurs dispositions ont déjà été adoptées en première lecture au Parlement, "est la fin de la démocratie", peut-on lire sur une pancarte brandie dans le centre de Tel-Aviv, tandis que d'autres manifestations sont organisées à Haïfa (nord) ou Jérusalem.
"J'ai peur que cet endroit devienne un Etat religieux, que les lois juives passent au premier plan et que la liberté démocratique telle que nous la connaissons n'existe plus", a déclaré à l'AFP Liat Tzvi, 52 ans, chercheuse à l'Université de Tel-Aviv.
Dans la métropole côtière, des manifestants ont bloqué une des autoroutes principales a constaté une journaliste de l'AFP.
Un nouveau grand rassemblement est prévu à 19h00 (17h00 GMT) sur la place Habima en centre ville en présence des dirigeants des partis d'opposition.
Le mouvement de contestation a commencé début janvier, après la présentation de la réforme par le gouvernement Netanyahu formé en décembre avec des partis de droite, d'extrême droite et ultra-orthodoxes.
Les protestataires dénoncent en bloc le projet, qui entend limiter les prérogatives de la Cour suprême, mais aussi la politique générale du gouvernement, et accusent le Premier ministre, inculpé pour corruption dans une série d'affaires, de vouloir se servir de la loi pour casser un éventuel jugement venant à le condamner.
Mardi, le Parlement a adopté en première lecture une disposition permettant d'annuler certaines décisions de la Cour suprême à la majorité simple, soit 61 députés sur 120, (la clause dérogatoire). D'autres dispositions décriées, notamment sur la procédure de nomination des juges, avaient déjà été adoptées en février en première lecture.
Un vote en deuxième puis en troisième lecture sont encore nécessaires avant que le projet de réforme ne devienne loi.
M. Netanyahu et ses alliés estiment la réforme nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, qu'ils jugent politisée.
Le président israélien Isaac Herzog a psenté mercredi une ébauche de compromis sur le projet de réforme mais le gouvernement y a opposé immédiatement une fin de non recevoir.
"Celui qui pense qu'une guerre civile est impossible n'a pas idée à quel point nous en sommes proches (...) mais je ne laisserai pas faire", a déclaré M. Herzog, ajoutant être convaincu que "la majorité des Israéliens veulent un compromis".
M. Netanyahu a affirmé que ce compromis n'avait pas été accepté par la coalition au pouvoir et que des "points clefs de son programme ne font que perpétuer la situation existante et n'apportent pas l'équilibre requis entre les pouvoirs".