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A la Fashion week de New York, le "Midwest" d'Elena Velez, l'enfance de Palomo Spain

Elena Velez est inspirée par son "Midwest" natal, Palomo Spain par son enfance, tandis que Tory Burch n'en finit plus de se réinventer, lundi lors de la quatrième journée de la Fashion week de New York.

- Le "Midwest" à la Fashion week -

"Je suis du Midwest, ce n'est pas New York, ni Los Angeles, ni Paris, et ça ne compte pas vraiment aux yeux de la mode américaine", affirme à l'AFP la créatrice de 28 ans, désignée "talent de l'année" aux récompenses du syndicat de la mode américaine (CFDA) en 2022. Alors, pour rendre justice à sa région, et notamment à sa ville natale, Milwaukee, Elena Velez incorpore très souvent dans ses vêtements des accessoires issus de l'artisanat de la "Rust belt". Derrière cette robe moulante et plissée couleur or, deux disques en vitrail cachent la poitrine.

La collection alterne des tenues élégantes, comme cette combinaison beige en coton brossé, ample mais serrée à la taille par une ceinture, avec longs gants et bottes noires assorties, et des créations beaucoup moins classiques, à l'instar d'une robe tenant grâce à une multitude de cordelettes. Les couleurs dominantes sont le noir, le beige ou le gris.

La femme imaginée par Elena Velez? "Elle est très inspirée par ma mère, qui est capitaine de bateau sur les Grands Lacs", répond la créatrice. "C'est quelqu'un qui s'affirme, qui privilégie la fonctionnalité à la perfection, et qui vit dans l'urgence de vivre sa vie d'une manière à la fois très romantique et très sauvage", ajoute-t-elle. A l'image du défilé, qui ressemble parfois à un déferlement. Dans le décor d'une usine reconvertie de Brooklyn, sur les bords de l'East River, les femmes marchent vite, dans une ambiance sombre, sous des sons saturés et chaotiques.

- Tory Burch poursuit sa mue et ose -

Longtemps assez prévisible, la créatrice américaine Tory Burch poursuit sa réinvention entamée il y a quelques saisons. Sa nouvelle collection présentée dans une ancienne agence bancaire était faite de silhouettes très affirmées, imposantes même, loin de la légèreté bohème qui la caractérise.

Pour créer ces looks, elle avait choisi des matières opulentes, beaucoup de satin, de la laine ou du cuir. "Nous avons déconstruit le vestiaire traditionnel pour le reconstruire avec un côté inachevé", a expliqué la New-Yorkaise d'adoption dans les notes de collection.

"Je voulais des femmes qui ne soient pas corsetées par des règles, qui revendiquent leur individualité, pour en faire une force", a-t-elle dit à l'AFP après le défilé.

Celle qui fêtera, l'an prochain, les 20 ans de sa maison, a voulu glisser dans ses tenues des détails qui célèbrent "la beauté de l'imperfection".

Motifs récurrents de ce thème, des ceintures, portées de façon ostensiblement asymétrique, des épingles à nourrice XXL, ou deux revers inégaux du col d'un même manteau.

Mais Tory Burch affirme surtout une audace totalement maîtrisée, qui donne à ses pièces un puissant souffle créatif.

Exemple frappant, des franges vertes qui dépassent du bas d'une longue robe noire, avec une profonde échancrure dans le dos qui dévoile un dos en maille, verte également. Autre pièce saillante, une robe en satin vert aux longues manches et au col très haut, aux allures de soutane glamour.

A mesure qu'elle s'autorise des expérimentations, Tory Burch attire une nouvelle génération de fashionistas et un public plus jeune.

"C'est super excitant", a-t-elle dit de cet accueil. "C'est une réinvention créative pour moi", ajoute-t-elle, en revendiquant prendre "beaucoup plus de risques."

- L'enfance de Palomo Spain -

Les couettes, les draps et les grandes chemises de son père sont autant de souvenirs d'enfance qui ont inspiré la dernière collection du jeune créateur espagnol Palomo Spain. A partir de serviettes en peluche dans lesquelles il s'enveloppait enfant, il a fabriqué des manteaux colorés avec broderies ; des tissus de survêtement ont été travaillés pour faire un costume sophistiqué ; une chemise XL en popeline pour homme, a été retournée à l'envers, comme il le faisait avec celle de son père.

La star de la collection? Un manteau en forme de couette, ou plutôt, une couette en forme de manteau, comme celle qu'il utilisait pour "s'habiller ou se déguiser quand il était petit et qu'il restait seul à la maison", a expliqué à l'AFP le créateur, qui défile cette saison à New York. Depuis son atelier de Posadas, sa ville natale dans le sud de l'Espagne, Alejandro Gómez Palomo, 30 ans, veut créer pour dépasser les normes.

"Nous ne vivons plus au XIXe siècle, où il était établi que les hommes devaient porter un costume", dit-il. "Pourquoi les hommes ne peuvent-ils pas porter une jupe ou une robe ?", demande-t-il également.

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