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La justice chilienne a ordonné mardi la réouverture de l'enquête sur la mort du poète et prix Nobel de littérature, Pablo Neruda, qui aurait pu être empoisonné sous la dictature du général Augusto Pinochet en 1973.
"La réouverture de l'enquête est ordonnée afin de mener à bien les procédures" demandées par les plaignants, qui "pourraient contribuer à l'éclaircissement des faits", détaille dans sa décision la Cour d'appel de Santiago.
La réouverture de l'enquête a été demandée par des proches du poète, ainsi que par le Parti communiste, dont le prix Nobel de littérature 1971 était membre.
Elle annule l'ordonnance de clôture de l'enquête prise en décembre par la juge chargée de l'affaire, Paola Plaza.
Pablo Neruda est mort le 23 septembre 1973, douze jours après le putsch du général Pinochet contre le président socialiste Salvador Allende, grand ami du poète.
Des experts internationaux avaient rejeté à l'unanimité en 2017 la version officielle du régime militaire, assurant qu'il n'était pas mort d'une aggravation subite de son cancer.
Mais ils n'avaient pu confirmer ni exclure la possibilité d'une contamination volontaire et délibérée par l'injection de germes ou de toxines bactériennes.
Selon cette théorie de l'empoisonnement, Pablo Neruda aurait succombé à une injection faite la veille de son départ pour le Mexique, où il envisageait de s'exiler pour y diriger l'opposition au régime Pinochet (1973-1990).
La dictature d'Augusto Pinochet a fait quelque 3.200 morts et plus de 38.000 personnes ont été torturées, selon des chiffres officiels.