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L'action de la compagnie gazière ADNOC Gas a grimpé lundi de 19% pour sa première journée de cotation à la Bourse d'Abou Dhabi, portée par une demande record en plein regain d'activité sur le marché mondial du gaz.
L'action d'ADNOC Gas, filiale du géant pétrolier émirati Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC), a fini la séance à 2,82 dirhams (0,71 euro) après être montée brièvement jusqu'à 2,96 dirhams (0,75 euro) par rapport à son prix d'introduction de 2,37 dirhams.
Cette opération boursière était la plus importante réalisée à ce jour dans l'émirat du Golfe.
Le prix d'introduction visait à permettre à ADNOC Gas de lever plus de 2,3 milliards d'euros, la valorisant à environ 47,1 milliards d'euros.
La filiale a été créée en début d'année pour regrouper les activités d'exploitation, de maintenance et de commercialisation du gaz et du gaz naturel liquéfié (GNL) du riche émirat.
L'offre publique initiale avait été sursouscrite 50 fois, suscitant une demande de plus de 108 milliards d'euros de la part des investisseurs, la plus importante jamais vue au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord.
"La demande pour cette action devrait rester forte après cette entrée à un cours favorable", a déclaré à l'AFP Monica Malik, chef économiste à la banque émiratie ADCB.
Pour répondre à la demande, ADNOC Gas avait porté son offre à environ 5% de son capital, contre 4% prévus au départ, la maison-mère conservant 90% des parts.
ADNOC est l'un des plus grands exportateurs de pétrole au monde et représente la principale source de revenus des Emirats arabes unis.
L'introduction en Bourse de sa filiale intervient dans un contexte de regain d'activité sur le marché du gaz, un an après l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022.
Le conflit a fait plonger les livraisons de gaz russe, poussant les Européens à chercher des alternatives.
- "Combustible de transition" -
Le gaz est également présenté comme étant plus propre que d'autres énergies fossiles, comme le charbon ou le pétrole.
Le GNL est "le combustible de transition le plus important dans le cadre de la sortie des hydrocarbures", a souligné le consultant en énergie Roudi Baroudi, du cabinet Energy and Environment Holding basé au Qatar.
Les Émirats arabes unis ont produit 57 milliards de mètres cubes de gaz naturel en 2021, soit environ 1,4% de la production mondiale, tandis que les exportations de GNL se sont élevées la même année à 8,8 milliards de mètres cubes, représentant près de 1,7% du commerce mondial, selon la revue statistique bp de l'énergie mondiale (bp Statistical Review of World Energy).
"Alors que les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique s'intensifient, le rôle du gaz naturel en général (...) est largement appelé à croître", a ajouté M. Baroudi.
L'entrée d'ADNOC Gas pourrait être la première d'une série d'introductions à la Bourse d'Abou Dhabi cette année.
Selon le responsable du département économique de l'émirat, Sameh Al Qubaisi, cité par l'agence Bloomberg, au moins huit entreprises devraient suivre, dans des secteurs allant des nouvelles technologies à la médecine régénérative, en passant par la gestion d'actifs.
L'émirat de Dubaï, l'un des sept formant les Émirats arabes unis, a connu en 2022 la plus grande introduction en bourse au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, avec l'ouverture de 19% du capital de son fournisseur d'électricité et d'eau, Dewa, qui a levé 5,6 milliards d'euros.