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L'ancien ministre de la Défense et de la Culture François Léotard est mort

Ancien ministre de la Culture et de la Défense, ex-patron de l'UDF, François Léotard est mort mardi à l'âge de 81 ans, entraînant une salve d'hommages à droite comme à gauche, Emmanuel Macron saluant "un esprit libre" et "d'engagement".

"François Léotard a servi l'État et porté une grande idée de la culture (...) Son Var natal, la France qu'il a défendue, la République qu'il aimait éprouvent aujourd'hui une grande perte", a affirmé le chef de l'Etat sur Twitter.

L'ancien président Nicolas Sarkozy a dit sa "tristesse de voir partir trop tôt l’une des figures les plus brillantes de (sa) génération" et un homme "authentique, engagé, entier" qui "plaçait la France au-dessus de tout".

Ancien patron de feu l'UDF de 1996 à 1998, François Léotard avait été ministre lors des deux cohabitations sous François Mitterrand: de la Culture (1986-88) dans le gouvernement de Jacques Chirac, puis de la Défense (1993-95) dans le gouvernement d'Edouard Balladur.

Son successeur aux Armées Sébastien Lecornu a salué un "homme de conviction et d'engagement, (...) profondément attaché à la souveraineté et à l'indépendance de la France".

Précoce et ombrageux, sportif et stressé, ce politique en qui beaucoup voyaient un présidentiable en puissance avait quitté la politique dans les années 2000.

"Il aurait pu être Président. Jeunes, nous y avons cru. Il était une expression talentueuse de l'esprit français" et "la littérature guidait son âme pèlerine", a affirmé l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.

Frappé de "lassitude", affecté par le décès en 2001 de son frère, l'acteur et chanteur Philippe Léotard, l'ancien ministre expliquera ensuite qu'il "ne supportait plus" le monde politique, son aspect "prostitutionnel", fait de "flatterie" et de "mensonge", qu'il lui fallait retrouver "son propre langage".

- "Elégance" -

"Il avait du style, de l’élégance, de l’éloquence, tous ces dons marqués en même temps d’une profonde mélancolie", a réagi François Bayrou. Un "esprit libre" pour le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, en hommage à un politique auteur de plusieurs essais et romans.

Des échecs électoraux et des ennuis judiciaires - condamnation en 2004 à dix mois de prison avec sursis pour blanchiment et financement illicite d'un parti - l'avaient aussi fragilisé.

En mars 2021, il avait été condamné à deux ans de prison avec sursis et 100.000 euros d'amende pour "complicité" d'abus de biens sociaux dans l'un des volets de l'affaire Karachi, portant sur la mise en place de rétrocommissions illégales destinées à financer la campagne présidentielle de 1995.

Dans le Sud dont il était originaire, né en 1942 à Cannes dans une famille de sept enfants, les réactions étaient nombreuses mardi.

Le président de LR Eric Ciotti a salué un "grand homme d’État" et "un élu de terrain engagé pour sa ville de Fréjus dont il avait été maire" pendant 20 ans. Le président de la région Sud Renaud Muselier a de son côté rendu hommage à "un homme d'Etat et de territoires" qui fut aussi "quatre fois député du Var".

"Formidable défenseur de la droite libérale, nous partagions ce combat contre les extrêmes", a assuré le maire Horizons de Nice Christian Estrosi, tandis que la députée LR des Alpes-maritimes Michèle Tabarot rendait hommage à "un homme cultivé" et "profondément attaché à notre souveraineté".

Côté RN le vice-président du parti et maire de Fréjus David Rachline a dit son "émotion" et la députée du Var Julie Lechanteux salué "un homme profondément attaché à son territoire".

La disparition de ce catholique convaincu, opposant à la guerre d'Algérie, a aussi été saluée à gauche par l'ancien ministre communiste Jean-Claude Gayssot qui a dit son "émotion" dans un communiqué. "Il aimait la France et la servir", a affirmé le sénateur PS du Val d'Oise Rachid Temal.

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