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(Belga) Le Canada a annoncé vendredi qu'il modifiait ses réglementations en matière d'investissements afin de rendre l'accès à ses minéraux rares plus difficile pour les entreprises d'État étrangères.
Ce changement de position fait suite à une levée de boucliers provoquée par l'attrait grandissant de la Chine pour les minéraux canadiens. Le principal producteur mondial de terres rares a déjà entrepris des démarches pour s'approvisionner au Canada en dizaines de minéraux tels que le cobalt, le lithium et le manganèse, qui sont utilisés dans les panneaux solaires, les éoliennes et les batteries de véhicules électriques. Les investissements d'entreprises publiques étrangères dans le secteur des "minéraux critiques" canadiens ne seront désormais approuvés qu'"à titre exceptionnel", a ainsi déclaré le gouvernement qui a distingué 31 minéraux dits "critiques" car menaçant "la prospérité économique durable du Canada". Cette mesure s'applique à tous les investissements et pas seulement aux rachats d'entreprises canadiennes, comme c'était le cas auparavant. Pour justifier cette décision, le ministre de l'Industrie, François-Philippe Champagne, a souligné que la participation d'une société d'État étrangère à de telles transactions pourrait, à termes, constituer un motif "d'atteinte à la sécurité nationale du Canada". Au cours des deux dernières décennies, la Chine a investi des milliards de dollars au Canada afin de s'assurer un approvisionnement en métaux rares. Vendredi, lors de la visite d'une installation de recyclage de lithium à Montréal aux côtés du secrétaire d'État Antony Blinken, la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly a souligné que la demande de lithium était sur le point d'augmenter de 4000%. "Le monde a besoin de minéraux critiques", a-t-elle déclaré, ajoutant que "le Canada peut devenir un pôle " pour ces minéraux. (Belga)