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Accueilli avec ferveur, le pape François est arrivé mardi à Kinshasa pour une visite de quatre jours en République démocratique du Congo, plus grand pays catholique d'Afrique en proie à des violences endémiques.
Dès le milieu de la matinée, des Kinois avaient commencé à se rassembler aux abords de l'aéroport international, où l'avion du souverain pontife a atterri à 14H35 (13H35 GMT).
Au son de chants, tambours, fanfare et tams-tams, la foule a grossi au fil des heures, de plus en plus dense et impatiente. "J'ai vu un ange", déclare une jeune fille, transportée de joie après avoir vu le pape dans sa "papamobile".
Sur les quelque 25 km menant au centre-ville, le convoi officiel a été salué par des dizaines de milliers de personnes massées le long des grandes avenues de la mégapole de quelque 15 millions d'habitants.
"Ne restez pas à la maison demain, venez accueillir le pape!", demandait lundi soir aux Kinois le porte-parole du gouvernement, dans un pays où l'Eglise joue un rôle majeur dans la société et la politique.
"Je ne voulais pas manquer cette opportunité de le voir en face", déclare dans la foule à l'AFP Maggie Kayembe, la trentaine. Le pape "prêche toujours la paix où il passe, et la paix, on en a vraiment besoin", ajoute la jeune femme.
Initialement prévue en juillet 2022, cette visite avait été reportée en raison des douleurs au genou du pape de 86 ans, qui se déplace en chaise roulante, mais aussi des risques de sécurité à Goma, dans l'est du pays, une étape finalement supprimée.
"On attend depuis un an, c'est un beau voyage, j'aurais aussi voulu aller à Goma mais à cause de la guerre je ne peux pas", a déclaré Jorge Bergoglio aux journalistes l'accompagnant dans l'avion.
Pour son quarantième voyage international depuis son élection en 2013, le cinquième sur le continent africain, le jésuite argentin devrait surtout appeler à faire taire les armes dans un pays rongé par des violences meurtrières et où les deux tiers des quelque 100 millions d'habitants vivent avec moins de 2,15 dollars par jour.
La RDC fait face à la résurgence du groupe armé M23 qui a conquis ces derniers mois de vastes pans de territoire dans le Nord-Kivu, province congolaise frontalière du Rwanda accusé d'ingérence par Kinshasa.
L'est de la RDC compte aussi des dizaines de groupes armés, dont des rebelles islamistes qui prennent pour cible des civils. Cette visite intervient d'ailleurs deux semaines après un attentat sanglant revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) dans une église pentecôtiste du Nord-Kivu.
- Veillée et messe géante -
Le chef de l'Eglise catholique doit rencontrer dès mardi le président Félix Tshisekedi au "palais de la Nation", où il fera ensuite un premier discours devant les autorités, le corps diplomatique et les représentants de la société civile.
"Ce discours va donner le ton, il peut délivrer un message fort auprès des politiques en abordant la question de la corruption", notamment en vue des élections générales qui se tiendront en décembre, souligne Samuel Pommeret, chargé de mission à l'ONG CCFD Terre Solidaire pour la région des Grands Lacs.
Mardi soir, des dizaines de milliers de personnes devraient participer à une veillée de prière à l'aéroport N'dolo de Kinshasa, où elles passeront la nuit, avant une messe géante mercredi matin à laquelle plus d'un million de fidèles sont attendus.
Ces derniers jours, les préparatifs se sont accélérés dans la capitale congolaise, où banderoles et panneaux géants rivalisent de messages de bienvenue pour le premier pape à visiter le pays depuis Jean Paul II en 1985.
Lors de sa visite, François rencontrera également des victimes de violences, des membres du clergé et des représentants d'œuvres caritatives.
Dans ses discours, le chef des 1,3 milliard de catholiques devrait aborder, entre autres, le défi du réchauffement climatique et de la déforestation, l'éducation, les problématiques sociales et sanitaires et le soutien à la communauté chrétienne.
Il rejoindra vendredi Juba, capitale du Soudan du Sud, plus jeune Etat du monde et parmi les plus pauvres de la planète.