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Le président ougandais Yoweri Museveni a qualifié jeudi les personnes homosexuelles de "déviantes" et réclamé une enquête sur l'homosexualité au moment où les parlementaires de ce pays conservateur d'Afrique de l'Est se préparent à voter un projet de loi anti-LGBT.
"Les homosexuels sont une déviation de la norme. Pourquoi ? Est-ce inné ou acquis ? Nous devons répondre à ces questions", a déclaré le chef de l'Etat, qui dirige le pays depuis 1986, dans un discours à la nation prononcé devant les parlementaires.
"Nous avons besoin d'un avis médical là-dessus. Nous devons en discuter vraiment", a-t-il ajouté.
Le projet de loi, dont a été saisie une commission parlementaire début mars, propose des sanctions lourdes pour les personnes entretenant des relations homosexuelles dans un pays où l'homosexualité est déjà illégale, suscitant l'opposition d'organisations de défense des droits humains.
Le texte prévoit jusqu'à dix ans de prison pour toute personne se livrant à des activités homosexuelles ou se revendiquant comme LGBTQ. Il doit être discuté au Parlement la semaine prochaine, avec un vote pouvant intervenir dès mardi.
Il survient à un moment où les théories conspirationnistes sur le sujet foisonnent sur les réseaux sociaux, accusant des forces internationales obscures de faire la promotion de l'homosexualité en Ouganda.
"Les pays occidentaux devraient arrêter de faire perdre son temps à l'humanité en tentant d'imposer leurs pratiques aux autres", a déclaré M. Museveni lors de son discours boycotté par tous les parlementaires de l'opposition, sauf un.
"Les Européens et d'autres groupes épousent des cousins et des proches parents. Ici, se marier dans son clan est tabou. Devrions-nous leur imposer des sanctions pour avoir épousé des parents ? Ce n'est pas notre travail", a-t-il ajouté.