Partager:
Le Vice-président de la Fédération internationale des droits humains (FIDH), Me Alexis Deswaef a été interpellé lundi 13 mars et expulsé de Djibouti, a-t-il annoncé mardi par voie de communiqué. Il y était en mission depuis 48 heures afin de faire état des lieux de la situation des défenseurs des droits humains de ce pays d'Afrique de l'Est.
Lundi vers 17 heures, quatre policiers sont intervenus à l'hôtel où Me Deswaef logeait lors de sa mission. Il a été emmené à l'aéroport et placé dans un avion pour Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. Les motifs de son arrestation ne lui ont pas été communiqués. Les autorités djiboutiennes lui ont confisqué ses notes, son téléphone et sa carte SIM.
Lors de cette mission, Alexis Deswaef a pu rencontrer Me Zakaria Abdillahi, ancien président de la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH), organisation membre de la FIDH. Il a également rencontré des représentants de la société civile, des syndicalistes, des opposants politiques ainsi que des chancelleries occidentales et des représentants des Nations unies.
Le but de sa mission était de dresser un état des lieux de la situation des défenseurs des droits humains à Djibouti et de les soutenir dans leur travail de dénonciation des nombreuses violations des droits humains commises par les autorités.
Cette mission avait lieu dans le contexte assez tendu des élections législatives du 24 mars prochain à laquelle l'opposition ne participe pas. Cette situation perdure depuis l'arrivée au pouvoir de l'actuel président Ismaïl Omar Guellah en 1999.
"Le peu de cas pour des droits humains et le glissement autoritaire de l'état djiboutien nous alerte", a déclaré Me Deswaef. "Qu'ont-ils à cacher pour craindre à ce point une mission d'ONG ?" s'est-il interrogé avant de prévenir qu'"il n'y aura pas de répit tant que nous n'aurons pas de réponses".