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Le jury de la cour d'assises du Brabant flamand a condamné, jeudi soir, cinq hauts dirigeants guatémaltèques à la réclusion à perpétuité pour des crimes contre l'humanité commis à l'encontre de missionnaires belges dans les années 1980. Aucune circonstance atténuante n'a été retenue.
"Les accusés étaient à la fois les concepteurs et les exécutants d'un plan criminel qui consistait à maintenir leur pouvoir politique et militaire au Guatemala. Ils étaient à la tête d'une junte dictatoriale. Ils l'ont fait de manière terrible, tout devait servir leur plan. Le droit à la liberté de nombreuses personnes a été violé", a justifié la cour, qui a suivi les réquisitions du ministère public.
"Walter Voordeckers, Ward Capiau, Paul Schildermans et Serge Berten (les missionnaires belges, NLDR) en ont été victimes. Les accusés ont causé de graves dommages à la société guatémaltèque", a lu le président de la cour.
Le comportement des dirigeants n'a en outre pas incité à infliger une peine plus légère. "Les accusés ne se sont jamais présentés, aucun d'entre eux n'a fait montre" d'une prise de conscience de sa culpabilité, a-t-il été pointé.
Juste après l'énoncé du verdict, le ministère public a requis l'arrestation immédiate des cinq condamnés, une demande à laquelle la cour a fait droit. Les cinq hommes ont également été condamnés à s'acquitter de 91.000 euros en frais de justice et sont dépourvus à vie de leurs droits civiques.
Le jury avait, plus tôt dans la soirée, reconnu coupables les cinq accusés, jugés par défaut, de 19 chefs de crimes contre l'humanité à l'encontre de missionnaires flamands scheutistes.
Ils ont été reconnus responsables d'assassinats, d'enlèvements forcés et de la torture des missionnaires, ainsi que d'appartenance à un groupe qui avait développé un appareil de mise à mort.