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Les Etats-Unis sortaient lentement mercredi d'une tempête historique qui a fait au moins 59 morts, mais son impact continuait de se faire sentir dans la région de Buffalo et dans les aéroports, des centaines de milliers de passagers ayant vu leur vol annulé.
Importantes chutes de neige, vent glacial, baisse brutale des températures... Même dans les régions habituées aux hivers difficiles, les intempéries ont fait des ravages, au point que les équipes de secours se sont parfois elles-mêmes retrouvées bloquées.
Le comté d'Erie dans l'Etat de New York, où se trouve la ville de Buffalo, près de la frontière avec le Canada, rassemble à lui seul 37 des au moins 59 décès liés à la tempête dans le pays, selon un nouveau bilan mercredi.
Des personnes sont mortes parce qu'elles n'avaient pas de chauffage chez elle par un froid polaire, d'après les autorités. D'autres ont été retrouvées sans vie dans leur voiture ou dans la rue.
A Noël, le froid s'est fait ressentir à divers degrés dans une grande partie du pays, jusqu'au Texas et en Floride, peu habitués à de telles conditions météorologiques.
Ces dernières s'amélioraient mercredi, avec des températures en hausse.
Mais "à mesure que les températures se réchauffent, nous nous attendons à ce que la neige fonde et à de possibles inondations causées par une fonte rapide", a averti Mark Poloncarz, un responsable du comté d'Erie.
La gouverneure de l'Etat de New York, Kathy Hochul, a demandé aux diverses agences locales de se préparer en prévision d'"inondations potentiellement dangereuses".
Pompes à eau, générateurs et sacs de sable étaient prêts à être distribués, notamment pour le comté d'Erie, selon un communiqué.
Mercredi, la Garde nationale faisait du porte à porte dans les zones où l'électricité n'avait pas encore été rétablie, pour s'assurer que les habitants étaient en sécurité, a tweeté Mark Poloncarz.
L'interdiction de circuler en voiture qui reste en vigueur à Buffalo devrait être levée jeudi matin, la plupart des routes étant dégagées, a déclaré le maire de la ville, Byron Brown, mercredi sur CNN.
Ces derniers jours, certains ont critiqué la réponse du comté à la tempête annoncée, estimant que cette interdiction aurait dû être décrétée plus tôt.
"Je ne sais pas si ça aurait changé quoi que ce soit, mais c'était ma décision et j'en porte l'entière responsabilité", a réagi Mark Poloncarz.
- Piles de valises -
Dans les aéroports, notamment à Denver, Chicago et Baltimore, des perturbations subsistaient. En cause: les annulations de vols en série autour du week-end de Noël.
Mais alors que le rythme de la plupart des compagnies aériennes était revenu à la normale, l'une d'elles, Southwest Airlines, continuait à faire face à la débâcle de ses services. Sur les quelque 2.800 vols annulés mercredi, plus de 2.500 étaient opérés par Southwest, selon le site FlightAware.
Mardi soir, son PDG Bob Jordan s'est excusé dans un message vidéo.
"Nous faisons tout notre possible pour revenir à la normale (...). Je suis vraiment désolé", a-t-il déclaré.
Sur CNN, le vice-président de l'Association des pilotes de Southwest, Mike Santoro, a dit sa frustration, expliquant que la compagnie pâtissait depuis longtemps d'un système informatique "largement dépassé", rendant l'organisation des vols compliquée.
"Nous en avons assez de nous excuser au nom de Southwest", a-t-il dit, en appelant la compagnie à investir pour moderniser son système. "Il s'agit de la plus grande perturbation que j'aie jamais vue pendant mes 16 ans au sein de la compagnie (...). C'est gênant", a-t-il lâché.
Le ministre des Transports, Pete Buttigieg, a indiqué qu'il allait examiner de près "ce qui s'est passé avec leur système".
"Bien que nous comprenions qu'il soit impossible de contrôler la météo, ici la ligne a clairement été franchie entre une situation incontrôlable en termes de météo et quelque chose qui est de la responsabilité directe de la compagnie", a-t-il affirmé à NBC.
Mercredi, des centaines de valises étaient encore entassées dans l'aéroport BWI de Baltimore, dans le Maryland, selon un journaliste de l'AFP.
Pour Mary, une cliente de Southwest en provenance d'Orlando qui a préféré ne pas donner son nom de famille, c'est le siège auto de son nourrisson de deux mois qui manquait à l'appel. Elle faisait la queue avec une cinquantaine d'autres personnes tentant de localiser leurs bagages perdus ces derniers jours.
"Nous devons encore conduire trois heures pour rentrer chez nous, nous ne pouvons pas le faire sans (le siège auto)", a-t-elle déploré.