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Les femmes premières victimes des guerres et sous-représentées dans les efforts de paix (ONU)

Malgré une résolution de l'ONU en 2000 censée protéger les femmes des conflits armés et les inclure dans les processus de paix, elles restent les premières victimes des guerres et sous-représentées dans les négociations diplomatiques, ont dénoncé mardi des responsables officielles devant le Conseil de sécurité.

L'ONU organise depuis lundi à New York et pour dix jours la 67e session de la Commission de la condition de la femme (CSW), un organe international du Conseil économique et social des Nations unies.

A la veille de la Journée internationale des femmes du 8 mars, la directrice de l'ONU Femmes, Sima Bahous, a tiré la "sonnette d'alarme" lors d'un débat "femmes, paix et sécurité" devant le Conseil de sécurité.

Le 31 octobre 2000, le Conseil a adopté la résolution 1325 sur "les femmes, la paix et la sécurité". Ce texte "réaffirme le rôle important des femmes dans la prévention et la résolution des conflits, dans les négociations de paix".

"Durant les 20 premières années (...) nous avons été témoins de premières historiques pour l'égalité entre les sexes", a reconnu Sima Bahous.

Mais, a-t-elle déploré, "nous n'avons ni modifié de manière significative la composition des tables de négociations de paix, ni altéré l'impunité dont jouissent ceux qui commettent des atrocités contre les femmes et les filles".

Mme Bahous a ciblé l'Afghanistan, où les talibans ont repris le pouvoir en août 2021, "l'un des exemples les plus extrêmes pour la régression des droits des femmes".

Elle a cité aussi la guerre en Ukraine où les "femmes et leurs enfants représentent 90% des près de huit millions d'Ukrainiens contraints de partir dans d'autres pays".

A ses côtés, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU Linda Thomas-Greenfield a exhorté la communauté internationale à "pleinement mettre en oeuvre le programme +femmes, paix, sécurité+, à l'approche du 25e anniversaire de l'adoption de la résolution 1325" en octobre 2025.

Devant la presse, elle a fustigé "la violence et l'oppression auxquelles sont confrontées les femmes et les filles à travers le monde -- en Iran, en Afghanistan, dans des zones d'Ukraine occupées par la Russie et dans tant d'autres endroits".

Représentant la France au Conseil de sécurité, Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'Economie sociale et solidaire, anciennement chargée de l'Egalité hommes-femmes, a aussi dénoncé le fait que "dans toutes les situations de conflits et de crises (...) en Ukraine, au Yémen, en Somalie, les femmes sont particulièrement affectées, voire délibérément ciblées, par les violences sexuelles et fondées sur le genre".

Et, a-t-elle détaillé, "seulement 28% des accords de paix contiennent des stipulations relatives à la place des femmes et durant les 25 dernières années, seuls 2% des médiateurs et 8% des négociateurs étaient des femmes".

Lors d'un échange en anglais avec quelques journalistes à New York, Mme Schiappa a déploré que les avancées des droits grâce au mouvement "#metoo et à l'émancipation des femmes" subissent un "contrecoup" et un retour du "patriarcat", y compris aux Etats-Unis et en Europe.

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