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Les talibans gouvernent l'Afghanistan en imposant "les formes les plus extrêmes de haine à l'égard des femmes" et "détruisent les progrès réalisés en matière d'égalité entre les genres" réalisés au cours des deux dernières décennies, ont indiqué vendredi des rapporteurs des Nations unies après une mission dans le pays effectuée du 27 avril au 4 mai.
Les chargés de mission de l'ONU ont rencontré des responsables du régime taliban qui leur ont affirmé que les femmes étaient autorisées à travailler dans les secteurs de la santé, de l'enseignement et du commerce pour autant qu'elles respectent la charia (loi islamique) et qu'elles soient donc séparées des hommes. Les responsables talibans ont aussi assuré qu'ils travaillaient à la réouverture des écoles aux filles après l'école primaire, mais sans mentionner de date, ont précisé les rapporteurs.
Depuis le retour des talibans au pouvoir en août 2021, les femmes ont été exclues de la plupart des établissements d'enseignement secondaire, des universités et des administrations publiques, et n'ont désormais plus le droit de travailler avec les organisations internationales, dont l'ONU et sa mission sur place, la MANUA.
Les Nations unies ont demandé un réexamen de leurs opérations en Afghanistan censées s'achever ce vendredi. Elles se disent confrontées à un "choix affreux": celui de continuer ou pas à intervenir dans le pays.
"Les talibans imposent des interprétations religieuses qui ne semblent pas partagées par la majorité des Afghans", souligne l'ONU, qui fait également mention d'une hausse des violences faites aux femmes et du nombre de mariage de très jeunes filles ainsi que des problèmes de santé mentale engendrant un accroissement du nombre de suicides.
La semaine dernière, les quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont voté à l'unanimité une résolution condamnant les restrictions imposées aux femmes en Afghanistan.