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Quelques centaines de membres de la communauté sikh du Canada ont manifesté samedi devant le consulat d'Inde à Toronto pour protester contre le meurtre d'un de leurs dirigeants le mois dernier dans l'ouest du pays.
Ils accusent le gouvernement indien d'être responsable de l'assassinat de Hardeep Singh Nijjar, président d'un temple sikh et militant pour la création d'un État sikh indépendant qui deviendrait le Khalistan.
"Quand une agence et le régime indiens commettent un crime, les responsables doivent rendre des comptes", a expliqué à l'AFP Kuljeet Sing, porte-parole de "Sikhs for Justice", une organisation établie aux États-Unis et à l'origine de ce rassemblement.
"Les autorités canadiennes devraient enquêter sur ce meurtre", a affirmé un autre manifestant, Hakirt Singh, avocat. "Il s'agit d'un assassinat d'un citoyen canadien sur le sol canadien. C'est de l'ingérence étrangère."
Militant pour la création d'un État sikh qui s'appellerait Khalistan, M. Nijjar était recherché par les autorités indiennes pour des faits présumés de terrorisme, des accusations qu'il niait.
Partis de la banlieue de Toronto, les manifestants sont arrivés devant le consulat d'Inde, où ils ont été accueillis par une cinquantaine de membres de la diaspora indienne, présente en solidarité avec les diplomates ciblés par les manifestants.
"Ils ont une affiche qui appelle à tuer des diplomates indiens. Nous sommes inquiets, car ces groupes ont commis des actes terroristes dans le passé et les politiciens n'agissent pas", a confié l'un des contre-manifestants, Vijay Jain, consultant en informatique.
Des policiers canadiens séparaient les rivaux.
Depuis le meurtre du leader sikh, la tension est montée entre le Canada et l'Inde. New Delhi accuse régulièrement Ottawa de laxisme dans sa gestion des manifestants sikhs au Canada.
Le Canada est le pays qui compte le plus grand nombre de sikhs en dehors de leur État d'origine, le Pendjab, en Inde.