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Le tribunal judiciaire de Mamoudzou a suspendu l'évacuation d'un bidonville à Mayotte, prévue mardi dans le cadre de l'opération contre la délinquance et l'habitat insalubre menée dans le département français de l'océan Indien.
L'évacuation de ce bidonville, situé à Koungou à proximité de Mamoudzou, initialement prévue mardi à partir de 06H00 locales (03H00 GMT), dans le cadre de l'opération "Wuambushu", a été suspendue, la justice constatant "l'existence d'une voie de fait", tenant aux conditions d'expulsion jugées "irrégulières" par les personnes s'opposant à l'expulsion.
"Le préfet de Mayotte prend acte de la décision du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Il a demandé aux avocats de l'État de faire appel", a indiqué à l'AFP la préfecture de Mayotte.
Peu après 06H00, des affrontements sporadiques avaient lieu sur place entre des jeunes du quartier et des forces de l'ordre déployées en grand nombre, selon une journaliste de l'AFP.
Le préfet de Mayotte Thierry Suquet avait affirmé lundi que la France "n'arrêtera(it) pas" les opérations de lutte contre la délinquance et l'habitat insalubre pour lesquelles quelque 1.800 membres des forces de l'ordre ont été déployés à Mayotte, archipel français de l'océan Indien.
Dans le cadre de l'opération baptisée Wuambushu ("reprise" en Mahorais), la France prévoit de déloger des migrants en situation irrégulière des bidonvilles de Mayotte, 101e département français, et d'expulser les sans-papiers -pour la plupart Comoriens- vers Anjouan, l'île comorienne la plus proche située à 70 km.
Mais les Comores ont refusé lundi l'accostage d'un navire transportant une soixantaine de personnes. Le représentant de l'Etat a dit espérer "reprendre rapidement" les rotations de bateaux vers l'île comorienne d'Anjouan.