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Mort de Thomas: la porte-parole de la gendarmerie appelle les agresseurs à se rendre

La porte-parole de la gendarmerie nationale a appelé mardi les suspects, impliqués dans la rixe sanglante qui a coûté dans la Drôme la vie de Thomas, un lycéen de 16 ans, à se présenter aux forces de l'ordre, "parce qu'on ne va pas tarder à venir les chercher".

"Ce serait plus raisonnable que les auteurs se présentent, parce qu'on ne va pas tarder à venir les chercher", a déclaré sur Franceinfo Marie-Laure Pezant, en écho au procureur de Valence qui avait évoqué lundi soir "des suspects en cours d'identification" et "une évolution opérationnelle rapide" après les violences survenues devant la salle des fêtes de Crépol dans la nuit de samedi à dimanche.

Des comptes de militants d’ultradroite, souvent affiliés au mouvement Reconquête! diffusent depuis lundi des extraits vidéos présentés comme des images filmées pendant la soirée et assurent avoir identifié deux des agresseurs dont ils diffusent le portrait.

Sous les hashtags #francocide, #Françaisréveillezvous ou #racaille, les messages appellent à la mobilisation pour la marche blanche prévue mercredi à 13h30 à Romans-sur-Isère, où se trouve le lycée du jeune Thomas.

Cet hommage organisé par la famille "se veut apolitique par respect pour la famille", précise un message publié sur le compte Facebook du club de rugby RC Romans-Péage où le lycéen jouait.

- "Violence inouïe" -

"Désormais le racisme anti-blanc frappe dans nos campagnes", a commenté mardi matin sur X (ex-Twitter) Marion Maréchal, la tête de liste du mouvement Reconquête! pour les élections européennes de juin. Eric Zemmour, lui, évoquait lundi "des victimes innocentes d'une guerre de civilisation" sur son compte X, quand Marine Le Pen, la présidente du groupe Rassemblement national, a dénoncé mardi "des milices armées" opérant des "razzias", dans un entretien à l'hebdomadaire d'extrême droite Valeurs actuelles.

La porte-parole de la gendarmerie nationale a décrit mardi matin une "bagarre d'une violence assez inouïe pour un village de 500 habitants", refusant d'employer le terme de "rixe" utilisé par le parquet de Valence pour décrire les faits.

"Une rixe, ce sont deux groupes de jeunes qui ont décidé de prendre rendez-vous et de s'affronter, ici, on n'est pas dans cette configuration là", a-t-elle dit.

"Ce n’était pas une rixe mais une attaque : ils sont venus avec l’envie de tuer", s'est émue Josette Place, une retraitée membre du comité de Fêtes jointe par l’AFP mardi.

Selon elle, les jeunes à l'origine des violences sont arrivés en groupe, en fin de soirée à la salle des Fêtes "avec des parpaings et des couteaux". "Ils ne venaient pas s’amuser, heureusement que les vigiles étaient là", assure celle qui se dit "traumatisée" par les événements.

Selon les éléments communiqués par le parquet, tout a commencé dans la nuit de samedi à dimanche après l'irruption d'une dizaine de jeunes qui ont tenté de s'introduire dans la salle communale de Crépol où se tenait un bal sur invitation. L'un d'eux a blessé d'un coup de couteau un vigile qui tentait de le bloquer, des participants inscrits à la soirée sont intervenus en soutien et s'est ensuivie une rixe à l’extérieur du bâtiment.

Mortellement blessé par un coup de couteau, le jeune Thomas a rendu son dernier souffle alors que les secours l'emmenaient vers un hôpital de Lyon.

Outre ce décès, les violences ont fait huit blessés dont deux jeunes de 28 et 23 ans hospitalisés dans un état d'urgence absolue. Leur pronostic vital n'est plus engagé, selon une source proche du dossier.

"Ca va mieux, ils s'en sortent", assure Josette Place qui se tient au courant de leur état depuis leur hospitalisation.

De nombreux messages ciblant "la racaille des cités" circulent depuis dimanche sur les comptes de l'ultradroite. Au regard des avancées de l'enquête, "il est cependant faux d'affirmer que le groupe hostile serait composé d'individus tous originaires de la même ville et du même quartier", a souligné lundi soir Laurent de Caigny, le procureur de Valence, dans un communiqué.

"Les liens qui peuvent exister entre les suspects possibles et en cours d'identification ne semblent pas reposer sur de telles +logiques de territoire+", souligne ce communiqué.

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