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La plus grande compagnie aérienne du Moyen-Orient, Emirates, basée à Dubaï, a annoncé lundi vouloir atteindre les 50% de carburant durable pour ses vols d'ici 2030, alors que le riche émirat du Golfe accueille cette année une COP28 controversée.
Emirates a effectué lundi un premier vol de démonstration avec un Boeing 777-300ER sans passager, avec 100% de carburant durable dans son moteur depuis l'aéroport international de Dubaï.
Pointés du doigt par les défenseurs de l'environnement, les quelque 300 compagnies revendiquant 83% du trafic aérien mondial et réunies au sein de l'Association internationale du transport aérien (Iata) appellent actuellement à augmenter la production des carburants d'aviation durables.
Les SAF ("sustainable aviation fuel") sont élaborés à partir de biomasse ou d'huiles usagées, par exemple.
"Si, d'ici 2030, 50% du carburant provient des SAF, ce serait une grande avancée, mais cela dépendra de la capacité des entreprises à les produire et à les livrer aux aéroports", a toutefois prévenu Adel Al-Redha, chef des opérations à Emirates.
Et les producteurs devront aussi "proposer des prix abordables" car des coûts élevés seraient un "obstacle pour les compagnies aériennes ou les entreprises", a-t-il dit à l'AFP.
En 2019, la production de SAF n'était que de 25 millions de litres, selon l'Iata, tandis que l'aviation a consommé quelque 413 milliards de litres de carburant la même année, d'après les chiffres de l'Agence internationale de l'énergie.
La production a augmenté à 200 millions de litres en 2022, selon l'Iata, qui espère parvenir à 30 milliards de litres par an en 2030 dans son ambitieux projet de "zéro émission nette" de CO2 pour le transport aérien à l'horizon 2050.
Les ONG de défense de l'environnement accusent le secteur aérien de faire la promotion disproportionnée de ces carburants alternatifs qu'il n'utilise pourtant, selon elles, que de façon extrêmement marginale.
Hub majeur pour le transport aérien, les Emirats arabes unis accueillent en fin d'année la prochaine conférence de l'ONU sur le climat, la COP28, sur fond de critiques des ONG, le pays figurant parmi les premiers exportateurs de pétrole brut au monde