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Pakistan: les services internet mobiles suspendus pour la journée électorale

Les services internet mobiles ont été suspendus dans tout le Pakistan pour la journée électorale de jeudi, une décision dénoncée comme "fondamentalement antidémocratique" par une organisation de surveillance de la gouvernance d'internet.

Le ministère pakistanais de l'Intérieur a annoncé que les services mobiles étaient "temporairement suspendus" jeudi pour des raisons de sécurité, au lendemain du double attentat du groupe État islamique (EI) qui a coûté la vie à 28 personnes dans la province du Baloutchistan (sud-ouest).

"Les mesures de sécurité sont essentielles pour maintenir la loi et l'ordre et pour faire face à toute menace potentielle", a justifié un porte-parole du ministère dans un communiqué.

Netblocks, une organisation qui surveille la cybersécurité et la gouvernance de l'internet, a indiqué que ses données faisaient apparaître "une perturbation de l'internet mobile" qui "corrobore" les informations données par de très nombreux usagers faisant état de coupure.

"La coupure actuelle d'internet est parmi les plus rigoureuses et étendues que nous ayons observées dans n'importe quel pays", a déclaré à l'AFP Alp Toker, directeur de Netblocks.

"(Cette) pratique est fondamentalement antidémocratique, et est connue pour entraver le travail des observateurs électoraux indépendants et pour causer des irrégularités dans le processus électoral", a-t-il ajouté.

Le gouvernement intérimaire avait à plusieurs reprises affirmé qu'il n'y aurait pas de coupure des services de téléphonie mobile le jour du scrutin.

"Notre système n'est pas dépendant d'internet; le blocage d'internet ne nous affectera pas", a affirmé à l'AFP Sikandar Sultan Raja, le chef de la Commission électorale, tout en reconnaissant que le gouvernement l'avait assuré jusqu'au dernier moment que cela n'arriverait pas.

"C'est un début d'élection de mauvais augure. Cette décision est en violation de multiples décisions (de justice) depuis 2018", a observé sur X Michael Kugelman, directeur de l'Institut d'Asie du Sud au Wilson Center de Washington.

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