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Au Soudan, "au bord de l'effondrement" après plus de 10 mois de guerre, "moins de 5%" des 48 millions d'habitants "peuvent s'offrir un repas complet", a annoncé mercredi Eddie Rowe, directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) dans le pays.
La guerre lancée le 15 avril entre le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane et son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, patron des très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), a fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de six millions de personnes dans le pays --qui viennent s'ajouter à trois millions de déplacés des guerres précédentes, selon l'ONU.
Ces mouvements de population, couplés à des saisons agricoles interrompues ou jamais lancées et aux terres brûlées par les belligérants, font désormais planer le spectre de la famine dans le pays, l'un des plus pauvres au monde.
"C'est un cocktail mortel (...) qui risque de faire plonger des millions de personnes supplémentaires dans le désastre humanitaire ", a prévenu M. Rowe à Bruxelles.
A travers le Soudan, 18 millions de personnes sont en insécurité alimentaire aiguë et peuvent à peine être aidées par des humanitaires subissant entraves au déplacement et grave manque de financement, d'après le PAM.
"Près de cinq millions de personnes sont au bord du stade de la catastrophe", dernier palier avant la famine, a déclaré M. Rowe.
D'après Michael Dunford, le directeur régional du PAM, il est impossible de collecter les "données pour confirmer si le seuil (de la famine) est atteint". Car le PAM ne touche que 10% de ceux dans le besoin avec "de larges pans du pays impossibles d'accès".