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Bonne nouvelle pour l'Ukraine : après des mois d'attente, Volodymyr Zelensky va recevoir l'aide américaine qu'il a tant réclamée. Quatre jours après la Chambre des représentants, c'est le Sénat américain qui a voté à une large majorité cette aide de 95 milliards de dollars au total, dont 61 milliards (57 milliards d'euros), qui reviendront à l'Ukraine. Le reste ira à d'autres alliés comme Israël et Taïwan.
Le débat a duré six mois, donnant aux Russes le temps de renverser la situation, de reprendre l'offensive et surtout la maîtrise de l'air. Ces dernières semaines, l'Ukraine a subi d'intenses bombardements qui visaient notamment ses infrastructures énergétiques. Malgré la bonne volonté des Européens, appelés maintes fois à l'aide, seuls les Américains ont la capacité d'aider suffisamment Kiev, par exemple.
Récemment, l'Allemagne a promis une batterie de missiles anti-aériens Patriot. Au total, l'Ukraine en aura donc 3. Il lui en faudrait 25.
Pourquoi une telle attente ? À cause des Républicains et notamment des fidèles de Donald Trump. Aux États-Unis comme en Belgique, le régime est bicaméral : il y a une Chambre et un Sénat. Mais là-bas, leur pouvoir est le même. Pour que le Congrès prenne une décision, il faut une majorité dans les deux chambres. Et Joe Biden n'a pas d'instrument juridique pour passer outre. Or, le Sénat est démocrate et la Chambre républicaine. Et Donald Trump, qui trouve qu'on en fait trop pour l'Ukraine, usait de son influence pour tout bloquer.
Le président de la Chambre, le républicain Mike Thompson, élu de justesse à ce poste, était pris entre deux feux. Plutôt favorable à l'Ukraine, il était menacé par Trump de perdre son perchoir. À force de négociations avec la Maison Blanche, il a accepté le 20 avril de libérer les fonds, déclarant : "Je préfère envoyer des munitions à l'Ukraine qu'envoyer nos garçons se battre".
L'adoption par le Sénat n'était plus qu'une formalité, c'est donc chose faite. Joe Biden a dit qu'il promulguerait rapidement ce texte. Les premières livraisons d'armes ne pourraient prendre que quelques jours. La situation devrait donc évoluer sur le front. Mais les Ukrainiens ont d'autres soucis, comme le manque de soldats, face à la déferlante de chair à canon que lui opposent les Russes.
Mais voilà, comme l'a dit Mike Thompson : des armes oui, des hommes non.
Le reste des 95 milliards sera réparti entre Israël, dont une aide humanitaire à Gaza, et Taïwan, en face de la Chine. La Chine reste une des préoccupations principales de Washington. Les Américains envisagent d'ailleurs d'interdire sur leur territoire la fameuse messagerie chinoise TikTok.
La morale de l'histoire, c'est que les Américains ne sont peut-être plus les maîtres du monde, mais sans leur aide, rien n'est possible.