Partager:
Vainqueur des élections législatives en Thaïlande, le député progressiste Pita Limjaroenrat soumet jeudi sa candidature pour devenir le prochain Premier ministre, sans la garantie d'obtenir les votes nécessaires de l'Assemblée nationale et du Sénat, dans un contexte de fortes tensions.
"J'ai confiance de pouvoir travailler avec toutes mes capacités pour répondre aux espoirs des gens et au soutien qu'ils m'ont apporté", a assuré aux journalistes le député Move Forward, seul candidat déclaré pour le moment, en arrivant au parlement, à Bangkok.
La session réunissant députés et sénateurs s'est ouverte vers 09h30 (04h30 HB), pour des discussions qui s'annoncent longues. Le vote n'est pas attendu avant la fin d'après-midi.
La Thaïlande, divisée sur la place du roi et de l'armée dans la société, se cherche un nouveau chef de gouvernement, après une quasi-décennie de domination par les militaires, qui a vu les libertés fondamentales reculer et la croissance économique stagner.
Le parti de Pita, Move Forward, a signé un éclatant succès avec 14 millions de voix recueillies sur la base d'un programme de rupture faisant écho aux manifestations pro-démocratie de 2020, mais l'alternance réclamée se heurte aux blocages d'une Constitution favorable à l'armée qui l'a rédigée.
Le risque d'impasse maintient le scénario de manifestations géantes, récurrent en Thaïlande où les interventions de l'armée et de la justice nourrissent le cycle de crises politiques.
Pita, coqueluche des nouvelles générations, doit composer avec des résistances de la part du Sénat, et des poursuites judiciaires qui pèsent comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête.
"Je garde le moral", a-t-il assuré mercredi. "Je suis prêt à répondre à toutes les questions et j'exposerai ma vision demain (jeudi)", a-t-il poursuivi.
De son côté, Move Forward a appelé tous ses supporters à porter jeudi un vêtement orange, la couleur du parti.