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USA: l'inflation ralentit en janvier, mais moins que prévu

Il faudra encore attendre pour voir l'inflation retomber sous les 3% aux Etats-Unis, et les chiffres de janvier ont déçu, alors que la question du pouvoir d'achat est centrale dans la course à la Maison Blanche.

La hausse des prix à la consommation a ralenti à 3,1% sur un an en janvier, contre 3,4% en décembre, selon l'indice CPI publié mardi par le département du Travail.

Ce taux a pourtant déçu les analystes, qui espéraient voir l'inflation tomber sous les 3% pour la première fois depuis mars 2021.

"L'inflation a baissé des deux tiers par rapport à son sommet (en juin 2022, NDLR) mais nous savons qu'il reste du travail pour faire baisser les coûts", a commenté le président Joe Biden dans un communiqué.

L'inflation est l'un des principaux thèmes de campagne, dans la course à la Maison Blanche, car la flambée des prix a fortement réduit le pouvoir d'achat des ménages.

Le président démocrate Joe Biden, candidat à sa réélection, met régulièrement en avant les vertus de sa politique économique, surnommée "Bidenomics", qui, selon lui, a permis à l'économie de rester solide et de privilégier les moins aisés et la classe moyenne, tout en faisant ralentir l'inflation.

Il est accusé pourtant de mener une politique inflationniste par l'ancien président Donald Trump, qui espère revenir à la Maison Blanche et est bien placé pour remporter l'investiture du parti républicain.

- Assurances auto: +20,6% -

La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a salué les "progrès significatifs" déjà réalisés, mais reconnu que "les coûts de certains biens et services importants pour les familles américaines restent trop élevés. Résoudre ce problème est l'une de nos principales priorités".

La ministre de l'Economie et des Finances de Joe Biden, a notamment, lors d'un discours à Pittsburgh (Pennsylvanie), pointé du doigt les soins de santé, déplorant qu'"une personne sur dix déclare avoir arrêté de prendre des pilules ou sauté des doses" en raison du coût.

Sur un mois seulement, l'inflation s'est établie en janvier à 0,3%, un peu plus qu'en décembre (0,2%), tirée notamment par le logement, qui représente plus des deux tiers de ce rebond.

Quant à l'inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l'alimentation et de l'énergie, elle reste stable à 3,9% sur un an, et en légère hausse sur un mois, à 0,4%.

Le ralentissement de l'inflation ne signifie cependant pas que les prix ont baissé, mais qu'il ont en moyenne augmenté moins vite.

Certains produits, ainsi, coûtent moins cher qu'il y a un an, comme l'essence à la pompe, les voitures d'occasion, les billets d'avion, mais aussi les produits laitiers ou encore les oeufs.

En revanche, outre le logement, le bât blesse côté réparation de voitures, et surtout assurances auto (+20,6% sur un an).

- Patience à la Fed -

La principale conseillère économique de Joe Biden, Lael Brainard, a mis en cause les marges des détaillants et distributeurs, "exceptionnellement élevées".

Et "si vous regardez certains produits de base, comme les oeufs ou le lait, (les prix) ont baissé, mais les marques, au lieu de réellement baisser les prix, ont rétréci leurs emballages", a-t-elle déploré, lors d'une interview sur la chaîne CNBC.

Les chiffres de l'inflation devraient par ailleurs convaincre la banque centrale américaine (Fed) d'être patiente avant d'entamer son assouplissement monétaire.

Après avoir fait grimper ses taux pour freiner la demande et ainsi juguler la forte inflation, elle prévoit désormais de commencer à les abaisser dans les prochains mois.

Mais les responsables de l'institution monétaire se montrent prudents, car ils veulent être certains que le ralentissement de l'inflation est durable avant de lancer le mouvement.

La Fed privilégie une autre mesure de l'inflation, l'indice PCE. Elle veut ramener son évolution à + 2% - niveau considéré comme sain pour l'économie -, alors qu'elle était, en décembre, restée stable à 2,6% sur un an.

En zone euro, l'inflation était de 2,8% sur un an en janvier, avec toutefois de fortes disparités selon les pays. La France connaît l'un des taux les plus élevés, 3,5%.

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