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Le président chinois Xi Jinping a loué mardi la "solidarité" Chine-Iran lors de l'accueil à Pékin de son homologue iranien Ebrahim Raïssi, lequel entame un séjour de trois jours dans le pays asiatique.
Il s'agit de la première visite d'Etat d'un président iranien en Chine depuis plus de 20 ans.
Ebrahim Raïssi, accompagné à Pékin par une importante délégation économique et commerciale, a été accueilli par Xi Jinping sur le tapis rouge de l'immense Palais du peuple, au bord de la place Tiananmen.
Après avoir écouté les hymnes de leurs pays, les deux hommes ont passé en revue la garde d'honneur chinoise au son de la musique militaire.
"Face à la situation complexe entraînée par les évolutions du monde, de l'époque et de l'histoire, la Chine et l'Iran se soutiennent mutuellement, affichent leur solidarité et leur coopération", lui a déclaré M. Xi, selon la télévision étatique chinoise CCTV.
Les deux pays font face aux pressions occidentales, notamment en raison de leurs positions vis-à-vis de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. L'Iran fait déjà l'objet de sanctions américaines en raison de son programme nucléaire.
L'Iran fait partie des derniers grands pays à offrir un soutien à la Russie, dont l'isolement diplomatique est croissant depuis le début de l'intervention militaire russe fin février 2022.
Les pays occidentaux accusent notamment la République islamique de fournir à Moscou des drones militaires armés utilisés contre l'Ukraine, ce que Téhéran dément.
- "Unilatéralisme" -
L'invasion russe en Ukraine est un dossier embarrassant pour Pékin, car Moscou est son partenaire stratégique. La Chine exhorte au respect de la souveraineté des Etats, tout en appelant à prendre en compte les préoccupations russes en matière de sécurité.
"La Chine soutient l'Iran dans la sauvegarde de sa souveraineté nationale, de son indépendance, de son intégrité territoriale et de sa dignité nationale", a déclaré mardi Xi Jinping à son homologue iranien.
"La Chine soutient l'Iran dans sa résistance à l'unilatéralisme et à l'intimidation, s'oppose aux forces extérieures qui s'ingèrent dans les affaires intérieures de l'Iran et compromettent la sécurité et la stabilité de l'Iran."
Les deux pays ont par ailleurs signé mardi plusieurs documents de coopération bilatérale dans les domaines de l'agriculture, du commerce, du tourisme, de la protection de l'environnement, de la santé, des secours en cas de catastrophe, de la culture et des sports, selon CCTV.
Le président iranien est entouré à Pékin de son ministre des Affaires étrangères, de celui de l'Economie et des Finances, du ministre du Pétrole ou encore de celui de l'Agriculture, selon la télévision d'Etat iranienne.
Au cours de sa visite, Ebrahim Raïssi doit également s'entretenir avec des hommes d'affaires chinois et des compatriotes vivant en Chine, selon l'agence officielle iranienne Irna.
Pékin avait signé en 2021 un vaste accord stratégique sur 25 ans avec Téhéran. Ce grand partenariat couvre des domaines aussi variés que l'énergie, la sécurité, les infrastructures et les communications.
- Nucléaire -
La Chine est le premier partenaire commercial de l'Iran, selon Irna, qui cite les statistiques des autorités douanières iraniennes sur 10 mois.
Au cours de cette période, la République islamique a exporté vers la Chine pour 12,6 milliards de dollars (11,7 milliards d'euros) de marchandises, tandis qu'elle a importé pour 12,7 milliards de dollars (11,8 milliards d'euros) de produits chinois.
Téhéran et les grandes puissances ont lancé en avril 2021 à Vienne des pourparlers visant à ressusciter l'accord international qui garantit le caractère civil du programme nucléaire de l'Iran, accusé malgré ses démentis de chercher à se doter de l'arme atomique.
Ces négociations sont désormais au point mort.
Pékin est l'un des membres du groupe de dialogue qui vise à relancer cet accord entre d'un côté l'Iran et de l'autre six grandes puissances (Chine, Russie, Etats-Unis, France, Allemagne et Royaume-Uni) ainsi que l'Union européenne.
Le diplomate Ali Bagheri, qui a supervisé ces pourparlers pour l'Iran, accompagne Ebrahim Raïssi en Chine.
Cette visite du président iranien intervient au moment où l'Iran reste traversé par un mouvement de contestation, déclenché par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans arrêtée pour infraction au strict code vestimentaire de la République islamique.
burs-je-sbr-ehl/cn