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Un tribunal zimbabwéen a condamné vendredi le dirigeant d'un parti politique d'opposition à quatre ans de prison pour incitation à la violence alors qu'il avait appelé à une manifestation en 2020 sur Twitter.
Jacob Ngarivhume, chef du petit parti d'opposition Transform Zimbabwe, avait dans un tweet incité à participer aux manifestations antigouvernementales de protestation contre la corruption et la situation économique catastrophique du pays.
Il purgera trois ans de prison, la quatrième année de détention étant soustraite sous condition de bonne conduite.
"Une amende ou une condamnation avec sursis ne dissuaderaient pas d'autres contrevenants, une sentence doit être significative", a estimé la juge Florence Chakanyuka.
Des élections présidentielle et législatives doivent avoir lieu en août mais aucune date n'a été annoncée.
Dans une vidéo postée sur son compte Twitter, Jacob Ngarivhume, s'exprimant vendredi à l'intérieur du tribunal, a dénoncé une tactique des autorités pour l'empêcher de participer aux prochaines élections. Le parti Zanu-PF au pouvoir "ne veut visiblement pas que je participe aux prochaines élections", a-t-il dit. "Nous comprenons parfaitement ce qu'ils veulent obtenir, ils veulent réduire au silence toutes les voix de la dissidence dans ce pays", a ajouté l'opposant.
L'avocat de la défense, Lovemore Madhuku, a indiqué qu'il ferait appel.
Le Zanu-PF est accusé d'avoir utilisé dans le passé la violence et les intimidations contre les opposants au cours d'élections.
La sentence à l'encontre de Jacob Ngarivhume est considérée comme un précédent pour d'autres accusés faisant l'objet d'accusations similaires.
Le gouvernement fait face à un mécontentement généralisé dans un contexte de pauvreté accrue, de coupures de courant chroniques et de chômage très élevé.