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Eliminé pour la première fois de sa carrière en qualifications d'un grand championnat en plein air, samedi aux Mondiaux de Doha, le recordman du monde du saut à la perche Renaud Lavillenie a refusé d'y voir le signe d'un quelconque déclin à 33 ans, donnant déjà rendez-vous en 2020.
Q: Qu'est-ce qui s'est passé?
R: "Des choses stupides. Je fais un premier saut assez encourageant mais j'ai mis le frein à main après mon premier essai à 5,70 m et 3 essais, ça va super vite. Je suis lucide, j'ai manqué de compétition, de rythme. Malgré mon expérience, je ne suis pas arrivé à m'en sortir. C'est le fameux piège des qualifications. C'est le jeu. Je n'ai pas pris le concours à la légère, je me suis appliqué mais quand ça ne veut pas, ça ne veut pas."
Q: Certains diront que Renaud Lavillenie est fini...
R: "J'imagine bien. Je vais bien rigoler en lisant la presse demain. Mais personne n'a le droit de dire ce que je dois faire et que c'est déjà fini. Cela fait 10 ans que je fais 18 médailles et je rate une compétition et on dit que c'est fini, il ne faut pas se foutre de la gueule des gens. Je vais rigoler et prendre beaucoup de légèreté par rapport à ça. J'ai toujours réussi à rebondir et à me prendre en main. Mais j'ai retrouvé une base physique. 2019 est fini, c'était une année de merde. Là, je vais faire un petit break et après je reprendrai le boulot pour que 2020 soit bien meilleur. Je suis touché, c'est une désillusion mais il faut savoir l'accepter. Je vais utiliser cette frustration pour être meilleur. Je n'ai pas prévu d'arrêter ma carrière là-dessus."
Q: On vous sent moins déçu que votre frère Valentin qui était en larmes malgré sa qualification pour la finale...
R: "Il est émotif et là c'était un de nos objectifs d'aller en finale ensemble. Mais ce sont des choses qui arrivent. C'est frustrant et pas facile mais dans l'absolu je me rattraperai plus tard. Je suis content pour lui qu'il ait pu être bon et qu'il ait fait ce qu'il fallait pour aller en finale. Maintenant, il a une compétition à préparer tranquillement. Moi, je passerai au-dessus de ça dans quelques semaines, je ne suis pas trop inquiet. Je serai là pour lui donner tout ce qu'il faut. Ce sera un moment particulier d'être en tribunes. Il faut maintenant qu'il se détende pour prendre du plaisir dans deux jours."