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(Belga) Trente manifestants de l'opposition ont été arrêtés dimanche à Managua par la police, qui a violemment dispersé un rassemblement contre le président Daniel Ortega, suscitant une salve de protestations à l'étranger.
Les forces de l'ordre ont notamment utilisé des grenades assourdissantes pour disperser les opposants, frappant hommes et femmes, ainsi que des personnes âgées. Des journalistes ont également reçu des coups et ont été brièvement détenus, ont indiqué des médias indépendants du pays. Les violences politiques au Nicaragua ont fait plus de 320 morts depuis le début des manifestations en avril dernier contre le régime du président Ortega, accusé par ses adversaires de népotisme et de corruption. "Ne tirez pas", "Liberté", ont scandé les manifestants aux policiers qui les entouraient sur le parking du centre commercial où ils s'étaient regroupés pour prendre le départ de la manifestation. Plusieurs centaines de policiers anti-émeutes avaient été déployés tôt dans la matinée dans la capitale et sur l'axe routier menant à Masaya, la ville rebelle du sud du Nicaragua. "Ils ne respectent personne, ni les adultes, ni les enfants", a déploré Azhalea Solís, une représentante de l'alliance de l'opposition, qui rassemble étudiants, entrepreneurs et associations. Les forces de l'ordre avaient annoncé samedi qu'elles prendraient les mesures nécessaires pour empêcher les manifestations non autorisées. Selon la police, 30 personnes - manifestants et responsables d'associations - ont été arrêtées dimanche. "Nous exigeons du gouvernement du #Nicaragua la libération des manifestants détenus, le respect du droit à la protestation pacifique dans le pays et l'arrêt de la répression et de toute intimidation contre les leaders politiques et la population civile", a réagi le secrétaire de l'Organisation des Etats américains (OEA) Luis Almagro, dans un tweet. Le ministère des Affaires étrangères du Costa-Rica - pays frontalier du Nicaragua - a souligné dans un communiqué que la situation dans ce pays l'"affecte directement" et qu'il sollicite la "médiation" de la communauté internationale pour rétablir le dialogue entre gouvernement et opposition, rompu depuis juin dernier. "Qu'il est triste et révoltant que des actes de répression de la police contre la population qui manifeste pacifiquement se produisent à nouveau aujourd'hui au Nicaragua. La répression n'est pas la solution! Assez des arrestations arbitraires!", a affirmé de son côté l'évêque auxiliaire de Managua, Silvio Báez. Le secrétaire exécutif de la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH), Pablo Abrao, a dénoncé pour sa part sur Twitter des "attitudes répressives inacceptables et autoritaires". (Belga)