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Nicaragua: l'opposante Chamorro jugée "coupable" de délits imputés par le pouvoir

La principale opposante au Nicaragua, Cristiana Chamorro, a été reconnue coupable vendredi des crimes reprochés par le gouvernement de Daniel Ortega qui l'ont empêchée de se présenter à la présidentielle de novembre, a indiqué vendredi un membre de sa famille.

Lors du procès, son frère, Pedro Joaquín Chamorro, et trois anciens employés de la Fondation Violeta Barrios de Chamorro (FVBCH) ont également été condamnés pour des délits tels que le blanchiment d'argent et la gestion abusive.

"Ils ont tous été déclarés coupables (...) le 21 mars ils liront la sentence", a dit à l'AFP Olama Hurtado, nièce de Mme Chamorro.

Cristiana Chamorro, 68 ans, était à la tête de cette fondation de promotion et défense de la liberté de la presse et de la liberté d'expression. Mais selon le parquet, la fondation servait à recevoir de l'argent de l'étranger destiné à déstabiliser le gouvernement de Daniel Ortega et de sa vice-présidente et épouse Rosario Murillo.

Cristiana Chamorro, assignée à résidence depuis le 2 juin 2021, était donnée favorite dans les sondages pour affronter Daniel Ortega à la présidentielle de novembre. Elle est la fille de l'ancienne présidente Violeta Barrios de Chamorro (1990-1997), qui avait battu M. Ortega dans les urnes en 1990.

- "Je suis innocente" -

"Ils veulent salir mon nom, mais ils ne réussiront pas, mais ils ne réussiront jamais à salir le nom de mon père ou de ma mère, parce que je suis innocente", a déclaré la cheffe de file de l'opposition à la fin du procès, selon 100% Noticias, un site critique du gouvernement.

La décision a été prononcée à l'issue d'un procès de sept jours, sans accès pour la presse ou le public, qui s'est tenu dans une prison de la police à Managua, connue sous le nom de El Chipote.

Cristiana Chamorro, journaliste de profession, fait partie des sept candidats à la présidentielle qui ont été arrêtés l'année dernière, en plus de 39 autres opposants, à l'approche du scrutin du 7 novembre à l'issue duquel M. Ortega a remporté un quatrième mandat consécutif.

Une trentaine ont déjà été déclarés coupables, dont 18 ont été condamnés à des peines allant de 8 à 13 années de prison. L'un d'eux, Hugo Torres, un héros de la guérilla sandiniste passé à l'opposition à Daniel Ortega, est mort en détention à l'hôpital en février.

Daniel Ortega, ancien guérillero de 76 ans, est au pouvoir depuis 2007. Son quatrième mandat a été remis en question par la communauté internationale, notamment l'Organisation des Etats américains (OEA), les Etats-Unis et l'Union européenne, au motif que les élections nicaraguayennes n'étaient pas démocratiques.

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