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Les témoignages de victimes d'actes anti-LGBT ont augmenté de 26% en France en 2019, une augmentation continue et "alarmante" depuis quatre ans, dénonce SOS Homophobie dans son rapport annuel dévoilé lundi.
L'an dernier, l'association a recueilli 2.396 témoignages de personnes LGBT (lesbiennes, gays, bies, trans), soit le deuxième total le plus élevé depuis la création du rapport après 2013, année marquée par les manifestations contre le mariage pour tous (3.517 témoignages).
Ces chiffres confirment ceux publiés samedi par le ministère de l'Intérieur qui a recensé 1.870 victimes d'infractions à caractère homophobe ou transphobe en 2019, en hausse de 36% par rapport à 2018.
"Les mêmes mouvements qui, en 2013, ont manifesté contre le droit au mariage pour les couples de même sexe ont fait entendre leur voix en 2019 contre l'extension de l'accès à la PMA" pour toutes les femmes, soulignent en préambule du rapport Véronique Godet et Jérémy Faledam, co-présidents de SOS Homophobie.
"Leur parole a été largement relayée, souvent au détriment de celle des premières personnes concernées par cette loi, et a encore une fois cristallisé et généré des violences LGBTIphobes", estiment-ils.
Le rapport note par ailleurs "une explosion" du nombre d’agressions physiques à l'encontre de personnes trans, passées de 14 à 32 entre 2018 et 2019.
"De nombreux témoignages nous sont parvenus au second semestre, en réaction à la prise de parole courageuse de Julia", explique SOS Homophobie, en référence à cette jeune femme trans dont l'agression filmée fin mars 2019 à Paris avait été très médiatisée.
Le nombre d'agressions physiques continue d'augmenter avec 237 cas signalés, contre 231 en 2018, ce qui constituait déjà un triste "record". Cela témoigne d’"un ancrage profond des violences" - des coups et blessures dans deux tiers des cas - motivées "par une vision stéréotypée et dépassée de la société", souligne l'association.
Les manifestations de rejet (72%) et les insultes (47%) sont les faits les plus fréquemment signalés par les victimes, devant les discriminations (22%), les menaces (19%) et le harcèlement (18%).
Comme chaque année, les victimes qui témoignent sont principalement des hommes (73%) de la tranche 25-50 ans (quand leur âge et leur genre sont connus). Depuis 2010, le principal lieu d'expression anti-LGBT demeure Internet et les réseaux sociaux avec une "explosion des signalements", de 383 cas en 2018 à 596 l'an passé (+56%).
Le deuxième espace le plus propice aux actes anti-LGBT sont les "lieux publics" où les couples de femmes sont plus particulièrement visés (58% des lesbiennes étaient avec leur compagne lors de leur agression contre 22% des gays).