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La mort de Nusrat Jahan Rafi, qui remonte à la semaine dernière, a entraîné des manifestations au Bangladesh. La Première ministre Sheikh Hasina s'est engagée à ce que toutes les personnes impliquées dans cet assassinat soient traduites en justice.
La jeune femme avait été attirée sur le toit du séminaire islamique où elle étudiait. C'est là que ses agresseurs lui demandèrent de retirer la plainte pour harcèlement qu'elle avait déposée. Quand elle a refusé, elle a été aspergée de kérosène auquel on a mis le feu. La police a précisé vendredi que l'une des 17 personnes arrêtées en lien avec ce meurtre avait accusé le directeur de l'école d'en être le commanditaire.
Il "leur avait dit de faire pression sur Nusrat Jahan Rafi pour qu'elle retire sa plainte ou de la tuer en cas de refus de sa part", a déclaré à l'AFP Mohammad Iqbal, l'officier de police responsable de l'enquête.
"Je me battrai contre ce crime jusqu'à mon dernier souffle"
Nusrat Jahan Rafi avait porté plainte fin mars pour harcèlement. "Ce n'est pas grand chose", fut la réaction du policier qui prit la plainte, selon une vidéo qui vient d'être diffusée. M. Iqbal a raconté qu'au moins cinq des personnes arrêtées, dont trois camarades de classe de la victime, l'avaient attachée avec un foulard avant de l'asperger de kérosène.
"Le plan était de faire croire à un suicide. Mais il a échoué car l'écharpe a brûlé, libérant les pieds et les mains de Nusrat Jahan Rafi qui est parvenue à redescendre", a-t-il dit. Souffrant de brûlures sur 80% de son corps, elle est morte à l'hôpital le 10 avril.
Mais elle a entretemps enregistré une vidéo réitérant ses accusations contre son directeur. "Il m'a touchée", dit-elle sur la vidéo, identifiant aussi certains de ses agresseurs. "Je me battrai contre ce crime jusqu'à mon dernier souffle". Face à la vague d'émotion suscitée par ce meurtre, Sheikh Hasina a promis qu'aucun "coupable n'échapperait à l'action légale".Mais les associations dénoncent le peu d'empressement des autorités à enquêter sur les affaires de viol ou d'agression sexuelle.
"Le meurtre horrible d'une femme courageuse qui demandait justice montre à quel point le gouvernement du Bangladesh manque à ses engagements vis-à-vis des victimes d'agressions sexuelles", a estimé dans un communiqué Meenakshi Ganguly, directrice pour l'Asie du Sud de Human Rights Watch.