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"Odeur d'urine insoutenable et saleté honteuse": Mélanie dénonce l'insalubrité de certaines stations de métro bruxelloises

"Des murs couverts de crasse une odeur d’urine insoutenable": Mélanie, qui nous a contacté via le bouton orange Alertez-nous dénonce l’insalubrité de certaines stations de métro. Cette maman s’interroge sur les missions de nettoyage et se demande si certaines stations ne sont pas oubliées.

Mélanie habite le quartier Clémenceau à Anderlecht depuis 12 ans. Pour se déplacer, cette mère de trois enfants emprunte parfois les transports en commun. Une étape qu'elle redoute compte tenu de l'insalubrité de certaines stations de métro. "Ce n'est vraiment pas par gaieté de cœur. À chaque station, il y a un souci", nous confie-t-elle.

Saleté, souillures, odeurs pestilentielles... Prendre les transports en commun est finalement devenu une réelle épreuve. À Clémenceau, c'est l'ascenseur qu'elle est contrainte d'emprunter avec sa poussette qui la répugne. "L'ascenseur de la station est dans un état déplorable. L'odeur d'urine y est insoutenable et la saleté est honteuse. Les usagers de la Stib méritent d'utiliser des infrastructures propres et saines. Je ne me sens pas en sécurité avec ma poussette et mon bébé dans cette crasse et cette odeur pestilentielle. Les semaines passent et rien ne s'arrange", déplore cette maman. À tel point qu'elle privilégie de plus en plus sa voiture pour éviter de prendre les transports en commun. 

Malgré notre demande, la Stib ne nous autorise pas à filmer dans cette station. Nous nous procurons tout de même des images qui confirment ce que décrit Mélanie. Des murs couverts de crasse, des panneaux dégradés et d'énormes tâches d'urine. À Bruxelles, ce même constat se fait dans plusieurs stations. Du côté de Botanique, le bilan est semblable, tout comme à la station de Gare de l'Ouest. 

 

La Stib met-elle tout en œuvre pour rendre les stations propres et fonctionnelles ? Les navetteurs que nous rencontrons sont plutôt partagés. Certains s'estiment lésés : "Je ne suis pas du tout satisfait", souffle l'un d'eux. "C'est plutôt moyen. Ça dépend des stations", ajoute un autre. Une autre navetteuse estime quant à elle que des progrès ont été faits durant ces dernières années. "C'est propre, ça fait plaisir", s'exclame-t-elle. 

Face à cela, des questions se posent : comment la Stib organise-t-elle pour nettoyer ses stations ? Combien d'équipes se chargent de cette tâche ? Quelles sont les dépenses allouées chaque année ? Pour s'expliquer, la Société des transports intercommunaux de Bruxelles nous donne rendez-vous à la station Arts-Loi, liftée et rénovée il y a quelques années. "Dans les stations où il n'y a pas de SDF, il y a moins de service. Ça ne demande pas beaucoup de nettoyage", nous confie Ali, travailleur chez Köse Cleaning, la société mandatée pour la Stib.


Ali est en service depuis 1991. Chaque jour, les mêmes gestes se répètent. "Le lendemain matin, c'est comme si l'on avait rien fait. Il y a des gens qui respectent, et d'autres qui ne respectent pas malheureusement", déplore-t-il. 

9 millions d'euros déboursés chaque année

Dès 6 heures, des équipes de nettoyage sont déployées. Au total, près de 90 travailleurs s’activent sur l’ensemble du réseau chaque jour. "Nous avons des spécialistes du passage de l'auto-laveuse, certains sont spécialisés pour le travail en hauteur pour faire tout ce qui est le nettoyage approfondi des plafonds notamment. Et on a d'autres équipes qui travaillent la nuit et effectuent le nettoyage des voies", explique David Van Onckelen, directeur opérationnel de la société Köse Cleaning.

Chaque année, la Stib dépense 9 millions d’euros pour rendre ses stations propres. Et qu’importe le secteur, la rigueur y est la même. "Il n'y a pas de station défavorisée. On passe partout dans toutes les stations. Bien évidemment, si c'est une station qui est très fréquentée, on peut nettoyer. Mais si l'on passe une heure, surtout s'il y a eu un gros événement, la station sera plus vite sale", souligne Cindy Arents, porte-parole de la Stib. 

L’an dernier, la société a enregistré 274 millions de voyages. Le réseau bruxellois reste parmi les plus fréquentés d’Europe selon l’Union internationale de Transport public.

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