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Le président LR de Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier s'est "engagé" mercredi, en cas de victoire dimanche au second tour, à créer un "comité" pour donner la parole à la gauche et aux écologistes, qui se sont retirés à son profit face au RN.
Comme aux régionales de 2015, la gauche s'est finalement désistée en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, afin de ne pas risquer une victoire de la liste du Rassemblement national conduite par Thierry Mariani, ancien ministre de Nicolas Sarkozy.
"Pour la seconde fois, les forces de gauche seront absentes" au Conseil régional, a constaté M. Muselier, lors d'une conférence de presse, en saluant le forfait du Rassemblement écologique et social de Jean-Laurent Félizia, troisième dimanche (16,9%), loin derrière sa liste (31,9%) et celle du RN (36,4%).
En 2015, après le retrait entre les deux tours de la liste de gauche de Christophe Castaner, alors socialiste, le chef de file de la droite, le maire LR de Nice Christian Estrosi, avait mis sur pied un "Conseil territorial" de quelque 150 membres, extérieur au Conseil régional: "cette usine à gaz n'a jamais fonctionné", a reconnu mercredi M. Muselier.
Ce Conseil territorial, finalement rebaptisé "conférence régionale", ne s'était réuni que deux fois avant de disparaître en juillet 2017, supprimé par Renaud Muselier, qui venait de succéder à M. Estrosi comme président de région.
A la place de ce Conseil, M. Muselier s'est "engagé" à créer un "comité" d'une vingtaine de membres permettant de représenter les neuf formations politiques de gauche et écologistes réunies au sein du Rassemblement écologique et social de M. Félizia.
Ce comité pourra se réunir à l'hôtel de région avant chaque assemblée plénière et chaque commission permanente et pourra à chaque fois "proposer deux délibérations, un voeux et une motion", qui seront concrètement déposées par le président du groupe LR ou un membre de l'exécutif régional.
De même, "chaque début d'année, un représentant de ce comité pourra intervenir en assemblée plénière pour un discours de politique générale", a promis M. Muselier, en s'engageant à recevoir ce comité "de façon régulière, pour avancer sur les dossiers et maintenir un dialogue permanent".
Sur BFMTV, Thierry Mariani a aussitôt dénoncé cette proposition. "Tout cela me semble assez bizarre... Les électeurs devraient réellement se poser des questions", a-t-il lâché, accusant le candidat LR d'être "le candidat du parti communiste au parti socialiste en passant par La République en marche et les Républicains. C'est la grande alliance pour sauver leurs postes".
Mercredi matin, M. Muselier est en revanche déjà revenu sur sa proposition de mardi de créer un "observatoire" de son plan environnemental, organisme qu'il comptait confier à l'opposition de gauche absente du Conseil régional: "J'ai fait marche arrière sur cet observatoire, il était trop rétréci, je me suis rendu compte qu'ils ne veulent pas être cantonnés seulement à l'environnement".
De même Renaud Muselier a justifié son refus d'une fusion entre sa liste et celle de M. Félizia par le fait qu'il restait "un homme de droite" et qu'il défendait "un projet politique, avec une sensibilité politique": "Mélanger les équipes en cours de partie est une erreur fondamentale, politique, stratégique, intellectuelle et démocratique".