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Yara al-Hasbani a déjà dansé sur des places en France, entourée d'une foule de curieux. Mais aujourd'hui, cette danseuse et chorégraphe syrienne de 26 ans a posé seule devant des monuments et musées de Paris, désertés depuis le confinement lié à l'épidémie du coronavirus.
Portant un masque de protection blanc, elle effectue différents mouvements de ballet devant l'objectif d'un photographe de l'AFP.
Une "arabesque penchée" devant la pyramide du Louvre, une "attitude derrière" face au Sacré-Coeur ou au palais Garnier qui n'a pas acceuilli les danseurs de l'Opéra de Paris depuis plus d'un mois, un "développé" devant le Moulin rouge ou encore un "six o'clock" devant l'Arc de triomphe (c'est-à-dire une jambe à 180 degrés).
Comme si elle prenait son envol, la danseuse qui a été formée au ballet et à la danse contemporaine à l'Institut Supérieur d’Art dramatique de Damas, pose également devant Notre-Dame de Paris ou encore la Tour Eiffel.
Membre de l’Atelier des artistes en exil, Yara al-Hasbani a quitté sa Syrie natale il y a six ans et s'est installée à Paris depuis 2016.
"Ca fait tellement bizarre de voir ces monuments désertés", dit la danseuse qui s'est reconstruite une vie grâce à la chorégraphie.
Elle se dit prise de sentiments contradictoires: "je suis à la fois en train d'admirer la ville sans le bruit, sans les touristes, mais elle est en même temps triste, comme abandonnée".
La danseuse pose également sur la dalle du parvis des droits de l'Homme du Trocadéro. C'est là même et sur la place de la République qu'elle est allée il y a quelques années à la rencontre de son premier public étranger, en créant une chorégraphie en hommage aux centaines d'enfants morts dans une attaque chimique en août 2015 près de Damas.