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Paul Magnette propose une prime nette pour les travailleurs de première ligne et les plus vulnérables: une "fausse bonne idée" selon Georges-Louis Bouchez et Marie-Hélène Ska

Paul Magnette, président du PS, a mis une proposition sur la table dans l’invité de 7h50. Il souhaite récompenser les travailleurs de première ligne dans cette crise liée à la pandémie du coronavirus. Et le président du PS va même jusqu’à évoquer des montants : 750 euros pour le personnel soignant ou encore celui de la grand distribution, de l'entretien et de la sécurité, et 200 euros par mois pour les allocataires sociaux.

Ce n'est pas la première fois qu'on parle d'une telle prime, mais jusque-là, le projet n'a pas abouti. Dès le début de la crise sanitaire, la question a été évoquée au niveau fédéral, notamment pour soutenir le personnel médical, en première ligne...

Mais cette idée de prime a été abandonnée: d'autres mesures ont été prises entre temps. Défiscaliser les heures supplémentaires dans les secteurs cruciaux, pendant 3 mois et ce, du 1er avril au 30 juin.

Et puis, il y a eu des points négociés secteur par secteur, comme l’augmentation de la valeur des chèques-repas et des primes accordées à certains collaborateurs dans la grande distribution, mais ces mesures sont loin d'être généralisées. C'est du cas par cas.

Les autres partis politiques ne veulent pas suivre Paul Magnette

Le reste de la classe politique estime que la proposition de Paul Magnette est une "fausse bonne idée". C'est "l'hélicoptère Money", dit Georges-Louis Bouchez, le président du MR, c'est-à-dire distribuer de l'argent, ponctuellement, mais sans aucune vision sur le long terme. "Il faut travailler sur des mesures structurelles", assène-t-il..

Les autres partis politiques, y compris les syndicats, sauf la FGTB, le rejoignent sur cette idée. D'ailleurs, le gouvernement fédéral travaille dans ce sens. Il veut augmenter les salaires les plus faibles dans les secteurs cruciaux, comme le personnel soignant, les maisons de repos, la grande distribution, de façon à ce qu'ils en profitent durablement.

Marie Hélène Ska, de la CSC (Confédération des syndicats chrétiens), est surprise aussi de l’idée d'une prime nette, cela veut dire pour elle "sans cotisation pour la sécurité sociale".

Tout le monde s'accorde sur un point: il faut soutenir la première ligne, et aider les ménages les plus précaires. Mais une prime ponctuelle, disent-ils, ce n'est sans doute pas la meilleure idée.

La FGTB "surprise positivement" par l'annonce de Paul Magnette

Fin de matinée, Nicolas Deprets, porte-parole de la FGTB (Fédération générale du travail de Belgique), a tenu à réagir à cette annonce du président du PS:  "Nous sommes surpris positivement par l’annonce de Paul Magnette, puisque au-delà des effets d’annonce qui ont été faits par bon nombre d’acteurs politiques au cœur de cette crise du coronavirus, on a une proposition phasée qui correspond à un problème urgent de ces travailleurs que tout le monde applaudit, que tout le monde considère comme nos héros. Et donc l’accueil est positif. Dans un premier temps, Paul Magnette propose d’augmenter de manière nette le pouvoir d’achat de ces acteurs qui ont été au cœur de la crise. Et ils le font en prévoyant que 25% soit retenu pour financer cette sécurité sociale. Ce n’est donc pas une prime nette comme certains libéraux nous la vendaient, c’est vraiment une prime qui finance cette sécurité sociale."

"Dans un deuxième temps, cette proposition de loi propose de rehausser le salaire minimum des travailleurs à 14 euros par heure qui ont été en première ligne. C’est exceptionnel, puisque depuis 2 ans, la FGTB prône pour ce changement. C’est une réponse à une attente longue haleine", estime le porte-parole.

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