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Le président philippin Rodrigo Duterte a révélé jeudi soir qu'il était dans l'attente de résultats médicaux devant permettre notamment de savoir s'il est atteint d'un cancer.
La santé du chef de l'Etat âgé de 73 ans fait l'objet de spéculations depuis le début de sa présidence en 2016. Jamais un philippin aussi âgé n'avait été élu à la fonction suprême dans l'archipel.
Il a révélé jeudi soir dans un discours qu'il avait subi une endoscopie et une coloscopie il y a environ trois semaines, et que ses médecins lui avaient demandé cette semaine de faire de nouveaux examens.
"Je ne sais pas où j'en suis physiquement, je vais devoir attendre. Mais je vous dirai que si c'est le cancer, c'est le cancer. Et s'il est en phase III, finis les traitements. Je ne prolongerai pas à ce poste ou ailleurs mon agonie", a-t-il dit.
Les interrogations avaient été relancées mercredi quand le président avait manqué une réunion du gouvernement et un autre événement où il était attendu.
M. Duterte s'astreint depuis qu'il a été élu à un rythme de travail très soutenu, multipliant les apparitions publiques, qu'il s'agisse de l'inauguration d'un centre commercial ou des funérailles d'un officier de police. Il n'est pas rare qu'il prononce plusieurs longs discours par jour.
Interrogé au sujet des absences du président, son porte-parole Harry Roque avait assuré ne pas être au courant d'éventuels rendez-vous médicaux de M. Duterte, affirmant simplement qu'il avait "juste pris sa journée".
Mais le président a révélé le fond des choses jeudi soir: "Une réunion du gouvernement était prévue, c'était hier, mais quelqu'un a conseillé à mes médecins de recommencer, de faire des prélèvements."
M. Duterte avait par le passé déclaré souffrir de migraines quotidiennes et de diverses maladies dont le syndrome de Buerger, une affection cardio-vasculaire en général liée au tabagisme.
En 2016, il avait reconnu avoir pris dans le passé du fentanyl, puissant sédatif souvent prescrit dans les cas de cancer ou de maladies chroniques, en raison de problèmes de dos consécutifs à des accidents de moto.
M. Duterte s'est rendu célèbre pour la campagne meurtrière qu'il a déclenchée dès son arrivée au pouvoir pour éradiquer le trafic de drogue.
La police affirme avoir tué plus de 4.400 trafiquants et toxicomanes présumés depuis 2016.
Les ONG disent que le chiffre est trois fois plus élevé et évoquent un possible crime contre l'Humanité. Ils accusent la police et des milices d'abattre les gens sans même avoir de preuve sur leur participation éventuelle au commerce de la drogue.