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Plus de 1.000 clandestins interpellés à la frontière mexicaine: Trump diffuse la vidéo de l'arrestation

Donald Trump a décidé jeudi d'employer les grands moyens contre le Mexique, accusé de laxisme sur le dossier de l'immigration clandestine: il va imposer dès le 10 juin des droits de douane sur les produits en provenance de son voisin du Sud.

Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi qu'il ferait avant le week-end une "annonce majeure" sur la lutte contre l'immigration clandestine, une crise illustrée selon lui par des arrestations de groupes de plus en plus conséquents à la frontière avec le Mexique.

"Hier, les agents de la police aux frontières ont interpellé le plus grand groupe d'étrangers illégaux à ce jour: 1.036 personnes qui ont franchi illégalement la frontière à El Paso", au Texas, à l'aube, a tweeté Donald Trump.

"Les démocrates doivent défendre notre incroyable police aux frontières et enfin colmater les brèches à notre frontière!", a-t-il ajouté, en accompagnant son message d'une vidéo nocturne de plus de deux minutes montrant des dizaines de silhouettes franchissant, apparemment facilement, une barrière.


Des images montrant des dizaines de personnes

Ce groupe était composé en majorité de familles (934 membres de familles) et de mineurs non accompagnés (63), selon la police aux frontières (CBP) qui a publié des images montrant des dizaines de personnes debout devant une barrière en métal, surveillées par des agents. 

L'arrestation du "plus grand groupe jamais découvert par les agents de la police aux frontières démontre la gravité de la crise humanitaire et de la sécurité aux frontières" dans le Sud américain bordant le Mexique, a souligné le numéro deux de la CBP, Robert E. Perez, dans un communiqué. Ils viennent s'ajouter "aux plus de 530.000 étrangers appréhendés ou recensés aux postes-frontières" à la limite avec le Mexique depuis le 1er octobre, précise la CBP. "Tous les membres du groupe venaient du Guatemala, Honduras ou du Salvador", ajoute le communiqué.

Donald Trump avait déclaré plus tôt jeudi qu'il comptait faire "une annonce majeure sur la frontière" entre les Etats-Unis et le Mexique plus tard dans la journée ou vendredi, en précisant qu'il n'en ordonnerait pas la fermeture.

"Il s'agira d'une annonce de première ligue. Nous allons faire quelque chose de vraiment spectaculaire sur la frontière", a déclaré le milliardaire devant les journalistes.

Selon le Washington Post, la Maison Blanche s'apprêterait à menacer de frapper le Mexique de nouveaux tarifs douaniers si ce voisin ne parvient pas à réduire drastiquement le flot de migrants fuyant la pauvreté et la criminalité en Amérique centrale pour tenter d'entrer aux Etats-Unis.


"Les démocrates ne veulent pas nous donner de lois"

Certains membres de l'administration Trump seraient contre cette initiative, craignant qu'elle n'enraye le processus de ratification du nouvel accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada (AEUMC), d'après le Washington Post. 

Mais un haut responsable de la Maison Blanche estime que l'annonce de Donald Trump "aura probablement lieu vendredi", avance le journal.  Le président républicain avait fait de la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique l'une des promesses centrales de sa campagne de 2016. Il accuse sans relâche l'opposition démocrate, qui contrôle depuis janvier l'une des deux chambres du Congrès, de bloquer toute initiative sur la frontière.

"Les démocrates ne veulent pas nous donner de lois, ils ne veulent pas changer les lois, ils ne veulent pas se réunir, ils ne veulent rien faire", a-t-il encore dénoncé jeudi.

Le bras de fer avec les démocrates autour du financement de ce mur avait plongé les Etats-Unis dans la plus longue impasse budgétaire, ou "shutdown", de son histoire en décembre 2018 et janvier 2019.

Face au refus du Congrès de lui accorder l'enveloppe budgétaire nécessaires, Donald Trump a déclaré en février une situation d'urgence nationale à la frontière et a demandé à la Défense de réaffecter des milliards de dollars à sa construction.

Débordées par l'afflux de clandestins à la frontière mexicaine, les autorités américaines n'ont plus les moyens de tous les maintenir en détention. Elles ont donc récemment officiellement décidé de relâcher "les familles" dont aucun membre n'a de casier judiciaire en attendant qu'un tribunal examine leur cas.

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