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Donald Trump, honorant une promesse de campagne chère aux agriculteurs, a annoncé mardi avoir demandé à son administration d'autoriser la vente toute l'année à la pompe de carburant contenant jusqu'à 15% d'éthanol (E15).
"Je vous ai fait cette promesse pendant la campagne (...) Promesse faite, promesse tenue!", a lancé le président américain lors d'un meeting électoral dans l'Iowa, premier État producteur d'éthanol.
En plein coeur de l'Amérique rurale, qui l'avait largement soutenu dans sa course à la Maison Blanche, cette décision devrait plaire. Elle tombe au moment où les fermiers du Midwest se plaignent amèrement de la guerre commerciale tous azimuts engagée par Washington, qui pèse sur leurs exportations.
L'utilisation du E15 est actuellement interdite en été pour éviter l'émission de particules polluantes sous des températures élevées. Mais les agriculteurs plaident depuis longtemps pour la levée de cette restriction, qui pourrait permettre de généraliser la commercialisation dans les stations-essence de ce carburant particulièrement riche en éthanol.
Donald Trump a demandé à l'Agence de protection de l'environnement (EPA) d'engager le processus autorisant la vente d'E15 toute l'année, avec en vue l'été 2019.
Le secrétaire américain à l'Agriculture, Sonny Perdue, a salué cette décision, qui permettra selon lui aux consommateurs "d'avoir plus de choix à la pompe" et aux agriculteurs d'écouler une plus grande partie de leur abondante production de maïs.
Pour faire bonne mesure face aux réticences de l'industrie pétrolière, le président américain prévoit aussi d'engager une réforme du marché des biocarburants afin de le stabiliser.
La loi sur les biocarburants (Renewable Fuel Standard) force en effet les raffineries à utiliser de plus en plus en plus d'éthanol fabriqué à partir de produits agricoles ou, à défaut, à acheter des crédits baptisés RIN (Renewable identification number).
Or, le prix des RIN a fortement fluctué, grimpant de quelques cents le gallon (3,78 litres) au début du programme, à plus de 1 dollar en 2013.
Ce geste ne suffira sans doute pas à satisfaire l'industrie pétrolière, qui milite depuis plusieurs années pour une modification des obligations imposées aux raffineries.
"Mettre sur le marché un carburant qui n'est pas compatible avec la grande majorité des voitures n'est pas dans le meilleur intérêt des consommateurs", a notamment souligné le patron de la fédération professionnelle du secteur API, Mike Sommers, qui prévoit d'utiliser "tous les moyens juridiques" pour contester la nouvelle mesure.