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Christophe Castaner a décidé de saisir la justice contre le chef de file de la France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, après ses propos qualifiant de "barbares" les forces de l'ordre, incité dans cette démarche par des policiers dont certains ont manifesté jeudi devant le siège de LFI.
Le ministre de l'Intérieur avait d'abord demandé des excuses, mercredi, à Jean-Luc Mélenchon après la diffusion de vidéos dans lesquelles le député qualifiait de "barbares" les forces de l'ordre. Jean-Luc Mélenchon avait réagi en appelant à la démission de Christophe Castaner.
Mais la réponse du ministre n'avait pas été jugée assez forte par le syndicat Alliance qui réclamait que le ministre dépose plainte.
Alliance a demandé aux policiers de venir manifester devant le siège de LFI tandis que le syndicat Unité SGP a déclaré déposer plainte.
Jeudi matin, Christophe Castaner a finalement déclaré qu'il signalait les propos de Jean-Luc Mélenchon à la justice en vue d'éventuelles poursuites. "Je ferai ce que l'on appelle un article 40 et je demanderai au procureur de la République, comme je le fais chaque fois que les policiers sont mis en cause, d'étudier et de voir la faisabilité d'une poursuite", a-t-il expliqué sur RTL.
Barbare, "c’est un mot qui a un sens, c’est un mot grave. Plutôt que des excuses, j’entends de la gêne. J'imagine que c'est la gêne de la honte, la honte de l'injure... Vous savez, je crois qu’à force de remettre en cause la République, on finit par s’en exclure", a lancé le ministre dans la soirée, à la tribune du Congrès National Unité-SGP-FO, à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).
- "Qui provoque qui ?" -
Christophe Castaner et Jean-Luc Mélenchon ont régulièrement des passe d'armes, ce dernier n'ayant de cesse de réclamer la démission du ministre de l'Intérieur.
Une centaine de policiers étaient réunis jeudi matin à quelques mètres du siège de LFI dans le nord de Paris pour manifester leur mécontentement.
"M. Mélenchon est anti-police, anti-système, anti-République. Il faut qu'il soit sanctionné fermement (...) Nous nous porterons partie civile", a commenté Fabien Vanhemelryck, le secrétaire général du syndicat Alliance.
Pour M. Vanhemelryck, ce rassemblement est "un signal important": "c'est la première fois que nous manifestons devant le siège d'un parti politique".
Les policiers ont été interpellés par plusieurs gilets jaunes venus devant le siège de La France Insoumise en dépit de l'appel mercredi soir sur Twitter de Jean-Luc Mélenchon à ne "pas passer par là" pour éviter les "provocations" des policiers.
"Qui provoque qui ?", ont réagi les policiers, "M. Mélenchon appelle ses sympathisants à ne pas venir alors que deux heurs plus tôt, il faisait l'inverse".
Le député avait aussi demandé mercredi "la protection de la gendarmerie".
"Encore du pipeau politique de M. Mélenchon", a dénoncé Fabien Vanhemelryck. "A chaque manifestation de policiers, ce sont les gendarmes qui encadrent (...) M. Melenchon a peur des policiers, il ferait mieux d'avoir peur de ses propos qui ne font qu'attiser la haine anti-flic. Ce n'est pas Républicain (...) Il vient d'être jugé à Bobigny. Trois mois avec sursis ont été requis, j'espère qu'ils vont tomber".
Jean-Luc Mélenchon, qui martèle être victime d'un "procès politique", était poursuivi pour "actes d'intimidation envers un magistrat et un dépositaire de l'autorité publique, rébellion et provocation".
Le 16 octobre 2018, M. Mélenchon s'était opposé avec virulence à la perquisition menée au siège de son parti à Paris dans le cadre de deux enquêtes du parquet de Paris. Le jugement a été mis en délibéré jusqu'au 9 décembre.