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Renault envisage la fin de la production automobile à Flins

Le constructeur français Renault envisage d'arrêter définitivement la production automobile à l'usine de Flins (Yvelines) qui assemble la citadine électrique Zoe et la Nissan Micra, selon une source proche du dossier, confirmant partiellement une information du Canard Enchaîné.

Le groupe au losange doit dévoiler le 29 mai les contours d'un vaste plan d'économie de 2 milliards d'euros annoncé en février.

"Quatre usines seraient fermées en France: Choisy-le-Roi, Dieppe et les Fonderies de Bretagne, pour commencer. Le gros morceau - Flins (....) - viendra plus tard", affirme Le Canard Enchaîné, sans citer de source.

A Flins, il ne s'agit toutefois pas d'une fermeture mais de l'arrêt de la production automobile pour consacrer le site à une autre activité, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier. Une deuxième source a confirmé que la fermeture pure et simple de l'usine n'était pas d'actualité, sans exclure qu'elle ait été envisagée.

Interrogée, la direction de Renault n'a pas souhaité faire de commentaire. Même silence au ministère de l'Economie.

Inaugurée en 1952, l'usine de Flins-sur-Seine a vu passer une vingtaine de modèles emblématiques de la marque, dont la Dauphine, la R4 et la R5.

Dernièrement, elle assemblait les citadines Zoe (électrique) et Micra (du partenaire Nissan) avec 2.600 salariés. Le site a produit l'an dernier 160.000 véhicules dont des Renault Clio, un modèle désormais entièrement délocalisé en Turquie.

En difficulté avant même la crise du coronavirus qui a provoqué un effondrement du marché automobile, Renault avait enregistré l'an dernier ses premières pertes en dix ans.

L'arrêt de l'activité provoquée par la pandémie n'a fait qu'aggraver la situation. Le constructeur a vu début avril sa notation financière abaissée au rang d'investissement spéculatif par l'agence Standard and Poor's.

L'Etat français, premier actionnaire de Renault avec 15% du capital, a accepté de voler au secours de l'entreprise en garantissant un prêt bancaire d'environ 5 milliards d'euros. Ce prêt garanti par l'Etat, et approuvé par l'Union européenne, était tout proche d'être signé mardi soir, selon une source.

La directrice générale par intérim, Clotilde Delbos, avait indiqué fin avril que ce prêt ne remettait pas en cause le plan d'économies de Renault, ni d'éventuelles suppressions d'emplois, la seule condition fixée par le gouvernement étant le renoncement aux dividendes versés aux actionnaires cette année.

- "Aucun tabou" -

Dès février, la direction avait évoqué la possibilité de fermer des sites en France et à l'étranger lors de la présentation des résultats annuels. "Nous n'avons aucun tabou et nous n'excluons rien", avait déclaré Mme Delbos.

Renault, avec ses alliés Nissan et Mitsubishi, doit annoncer un plan stratégique pour l'alliance franco-japonaise le 27 mai qui prévoit un accroissement des synergies. L'idée est de confier à l'une des entreprises un leadership pour une région ou une technologie donnée, sur lequel les autres partenaires devraient s'appuyer, afin d'éviter des développements en doublon.

Le lendemain, Nissan doit présenter son plan de redressement en même temps que ses résultats annuels 2019/20 (clos le 31 mars) attendus dans le rouge. Le plan d'économie de Renault doit suivre un jour plus tard.

Contactées par l'AFP, la CFDT et la CGT du groupe au losange ont indiqué n'avoir "pas d'informations précises" sur ce plan.

Un comité central social et économique (CCSE) de Renault est prévu le 28 mai au soir, puis un conseil d'administration, selon des sources syndicales.

Outre Flins, l'inquiétude concerne aussi les trois autres sites, plus petits, menacés selon le Canard Enchaîné.

L'usine de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) emploie 263 personnes dans la réparation de moteurs et boîtes de vitesse utilisés comme pièces de réemploi.

Celle de Dieppe (Seine-Maritime) compte 386 salariés et assemble le modèle sportif Alpine A110, un coupé sportif aux ambitions haut de gamme très peu vendu. La cadence de production avait été réduite à 7 véhicules par jour en début d'année.

Enfin, la fonderie de Bretagne à Caudan (Morbihan), produit des pièces en fonte pour moteurs, châssis et boîtes de vitesse, avec 385 salariés.

"Il y a des discussions. Rien n'est figé", a cependant souligné une source proche du dossier, sous couvert d'anonymat.

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