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Le secteur du tourisme, et en particulier les cafés, bars et restaurants fermés depuis mi-mars pour freiner l'épidémie de coronavirus, attend avec impatience les modalités de réouverture de ses établissements le 2 juin dans les zones "vertes".
Il devrait être fixé jeudi lors d'un conseil de défense dédié à la deuxième phase du déconfinement.
Etat des lieux dans ce secteur qui emploie deux millions de salariés et tour d'horizon des mesures sanitaires renforcées qui sont attendues.
Cafés, bars et restaurants
Ils comptent parmi les entreprises les plus sinistrées par la crise sanitaire, car au contraire des commerces, ils n'ont pu rouvrir le 11 mai.
Ces établissements espèrent pouvoir accueillir à nouveau des clients, à l'instar de leurs homologues en Grèce ou en Espagne ces derniers jours, dans le respect de stricts protocoles sanitaires élaborés en collaboration avec l'Etat.
Un temps évoquée, l'idée d'instaurer un espace obligatoire de 4 m2 par convive, dont les restaurateurs avaient fait une "ligne rouge" car elle aurait vidé leurs salles, n'a pas été reprise dans l'avis émis par le Haut conseil de la Santé publique, a déclaré mardi le secrétaire d'Etat en charge du Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne.
"Un certain nombre de préconisations comme la distance d'au moins 1 mètre entre les tables ou des capacités maximales de 10 personnes pour une tablée sont des éléments qui peuvent apporter une sécurité" au point de vue sanitaire, a-t-il en revanche estimé.
Le personnel aurait l'obligation de se laver les mains toutes les 30 minutes, les règlements par carte bancaire seraient privilégiés. Pour les bars, l'option d'imposer une barrière en plexiglas, bien moins conviviale que le simple port d'une visière pour le personnel, a beaucoup fait débat.
Mercredi, cafetiers et restaurateurs parisiens ont demandé au gouvernement de les autoriser à accueillir leurs clients en terrasses dès le 2 juin, bien qu'ils soient en zone "rouge". Ils sont soutenus par le syndicat patronal GNI, qui représente les indépendants de l'hôtellerie et de la restauration.
Hôtels
Ils n'avaient pas été contraints de fermer mais quelque 90% d'entre eux l'ont fait, faute de clients pendant le confinement. Depuis, une étude du GNI, qui représente les indépendants de l'hôtellerie restauration, fait ressortir un "frémissement" dans les réservations sur les zones littorales, "à la différence de Paris" où "le niveau des réservations reste très bas", a rapporté M. Lemoyne mardi.
Selon le GNC, qui fédère les grandes chaînes hôtelières, la moitié des établissements sont ouverts, avec "des taux d'occupation de 20% à 30% dans l'hôtellerie économique", alors que "dans les 3 et 4 étoiles on est plutôt dans 5% à 10%".
Les établissements devraient notamment mettre en place une barrière rigide à l'accueil, nettoyer et désinfecter régulièrement toutes les surfaces (en insistant sur les interrupteurs, robinets, poignées de portes, zones de paiement, machines à café...), établir un plan de circulation pour limiter les croisements.
Campings
La profession espère obtenir le feu vert pour rouvrir dès le 2 juin dans les zones vertes. Premier mode d'hébergement en été dans l'Hexagone, les 8.000 campings français ont totalisé l'an dernier 129 millions de nuitées.
Un premier signe positif a été donné la semaine dernière, avec la réouverture des campings aux propriétaires de mobil-homes qui les louent à l'année, à condition qu'ils respectent la limitation de déplacement de 100 kilomètres.
"Compte tenu des résultats enregistrés dans la lutte contre le virus, et compte tenu du travail fait par les professionnels et la fédération de l'hôtellerie de plein air, il serait tout à fait utile et opportun que les campings puissent rouvrir, c'est la position que je défends en réunions interministérielles. Il me semble que beaucoup de conditions sont réunies", a estimé mardi Jean-Baptiste Lemoyne.
Parcs de loisirs
La date du 2 juin, avancée pour la réouverture des parcs de loisirs situés en zone verte, pourrait être confirmée.
Le Puy du Fou a d'ores et déjà annoncé qu'il rouvrirait le 11 juin, tandis que la "mi-juin" a été évoquée pour le Futuroscope et les parcs Walibi par leur maison mère, le groupe Compagnie des Alpes.