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La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg a renvoyé mercredi au 12 décembre sa décision concernant une reprise de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord), en redressement judiciaire.
Ce nouveau délai, après un sursis de deux semaines accordé fin octobre, doit permettre de valider l'offre de reprise du franco-belge Altifort et de trouver un accord avec Vallourec, actionnaire et unique client actuel de l'aciérie, ont indiqué des représentants du personnel et d'Altifort à l'issue d'une très brève audience à huis clos.
"Toutes les parties ont bien conscience qu'il y a une dernière carte à jouer et qu'il faut encore du temps pour aller au bout", a réagi Bruno Kopczynski, délégué syndical CFDT et porte-parole de l'intersyndicale, assurant que le 12 décembre serait "l'audience finale".
"Le délai de cinq semaines est bien. Cela permet à tout le monde de maintenir une pression pour accélérer les choses (....). Si on n'y arrive pas en cinq semaines, on n'y arrivera pas du tout", a-t-il ajouté.
Après une semaine de blocage, les 281 salariés ont repris le travail lundi à l'aciérie de Saint-Saulve, spécialisée dans les aciers spéciaux et créée en 1975 par Vallourec.
L'aciérie, devenue Ascoval en 2017, attend un repreneur depuis la liquidation judiciaire en février du groupe Asco Industries, à qui Vallourec, dont l'Etat est actionnaire, avait cédé 60% de l'usine, tout en conservant 40% des engagements de commandes.
Fin octobre, l'horizon s'était éclairci quand le projet de reprise de l'usine par Altifort avait été jugé "solide" et "crédible" par Bercy et un cabinet d'experts indépendants. Le gouvernement y voit tout de même des "fragilités" persistantes et avait affirmé vouloir régler ce dossier d'ici "début décembre".
"J'ai confiance que c'est un délai suffisant pour boucler le dossier à condition que tout le monde travaille dans le même sens", a affirmé, devant la salle d'audience du tribunal, le patron d'Altifort Bart Gruyaert.
Ascoval doit désormais trouver de nouveaux clients pour compenser le départ de Vallourec. "Beaucoup de clients se sont manifestés avec un grand intérêt et je constate qu'aujourd'hui, on a plus d'intérêts que de capacités", a assuré M. Gruyaert.