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Sergi Lopez, acteur touche-à-tout, s'essaye à la série TV

L'Espagnol Sergi Lopez, acteur touche-à-tout de cinéma, de théâtre et même de one-man-show, a découvert en Corse la série TV sur le tournage d'"Une île", une série en huit épisodes produite par Nicole Collet pour Arte. Il confie ses projets entre deux scènes à Bastia.

"Je joue un flic un peu particulier qui chasse une tueuse en série depuis des années, elle est devenue un peu son obsession", confie celui qui a reçu le César du Meilleur acteur en France en 2001 pour son rôle de psychopathe dans "Harry, un ami qui vous veut du bien". L'actrice Laetitia Casta joue le rôle de la tueuse en série.

"Je découvre la série TV, il y a un peu moins de temps qu'au cinéma, ça va plus vite mais c'est un plaisir d'avoir le temps de découvrir le personnage", explique à l'AFP l'acteur catalan.

"C'est une série sur les sirènes, on parle de quelque chose de mystérieux, de mythologie, de ce qu'il y a de plus humain en nous. Qu'est-ce qui nous attire, pourquoi le danger nous attire ?", dit-il volubile, estimant que "la féminité est un pouvoir qu'on ne soupçonne pas".

L'acteur assure avoir été séduit par l'approche du réalisateur Julien Trousselier qui "n'a pas peur de prendre des risques. Donc on a envie de l'accompagner et de le servir". Un réalisateur qui voit l'Espagnol comme "un mélange de Jean Gabin et De Niro".

- comédien gâté -

Acteur fétiche du réalisateur français Manuel Poirier avec qui il a tourné neuf films, il affiche une carrière française et internationale de 75 films tournés avec notamment le réalisateur britannique Stephen Frears (Dirty pretty things), le Mexicain Guillermo Del Toro (Le Labyrinthe de Pan) ou l'Américain Terry Gilliam (L'homme qui tua Don Quichotte).

Une collaboration qui l'a enchanté: "Terry a fait un film qui lui ressemble beaucoup. A lui seul, il a la même énergie que toute l'équipe". "Il a la joie de tourner, le plaisir de découvrir des acteurs et cette espèce de manque de complexe, cette idée très Monty Python de faire la comédie, de faire des trucs pour rigoler, sans se prendre trop au sérieux".

Un sérieux qu'il juge trop présent au cinéma aujourd'hui: "bah oui mais c'est normal dans le monde dans lequel nous vivons, il y a tellement de pressions économiques, du coup tout est sérieux, grave, compliqué et dans tout cela il y a les artistes, les écrivains, les saltimbanques, c'est à eux de s'éloigner du matériel et de l'économique pour s'immerger dans la sensibilité, le jeu".

Évoquant sa carrière, le comédien de 52 ans s'estime gâté: "C'est tellement énorme ce qui m'arrive que je ne rêve que de continuer, juste continuer. Je n'ose pas me dire +tiens, j'aimerais bien travailler avec Scorcese+".

Capable de tourner en français, catalan, espagnol ou anglais, il sera au théâtre à Barcelone de décembre à février pour jouer une pièce de l'auteur contemporain Juan Mayorga, "l'un des auteurs actuels en Espagne parmi les plus puissants, qui a une richesse d'écriture, un talent énorme".

Il enchaînera avec un projet de film en Italie au printemps 2019 et espère rejouer son one-man-show, "Non Solum", qu'il a déjà interprété en Espagne, en France, en Catalogne et en Amérique latine.

Ce Catalan, "indépendantiste depuis toujours", ressent des affinités avec la Corse, séduit par son "identité un peu marquée": "Je ressens toujours une sorte de complicité pour les petits endroits qui vivent à l'ombre d'une grande nation".

"Ce qui se passe en Catalogne, ça m'inquiète en même temps que ça me donne de l'espoir, je vois qu'il se passe des choses, que ça a l'air de bouger, au moins on se pose des questions et on essaye de bousculer des choses", glisse-t-il en souriant.

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