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Société Générale prévoit 640 nouvelles suppressions de postes

La Société Générale a annoncé lundi un projet de suppression nette d'"environ 640 postes en France, sans départs contraints" d'ici à 2023, notamment au sein de sa banque de financement et d'investissement afin d'en améliorer la rentabilité.

Cette annonce, publiée dans un communiqué, intervient alors que le groupe bancaire avait prévenu en août qu'il entendait améliorer la rentabilité de ses activités de marché au travers d'une réduction de coûts d'environ 450 millions d'euros à l'horizon 2022-2023.

Des suppressions de postes sont aussi envisagées au sein des directions centrales, qui incluent entre autres les ressources humaines et la communication.

La banque, qui compte quelque 138.000 collaborateurs dans le monde, dont 40.000 en France, avait déjà réduit ses effectifs ces dernières années, notamment dans ses activités de banque de détail pour répondre à l'évolution des usages de sa clientèle, qui se rend moins dans une agence qu'auparavant.

A l'instar de ses concurrentes, la Société Générale souffre aussi de la persistance des taux bas et des effets de la crise sanitaire, qui affectent sa rentabilité.

Le groupe au logo rouge et noir a toutefois réussi à revenir dans le vert au troisième trimestre, affichant un bénéfice net de 862 millions d'euros. Un profit qui contraste avec un premier semestre très difficile, au cours duquel la Société Générale avait essuyé une perte nette de près de 1,6 milliard d'euros.

Lors de l'annonce de ce bénéfice la semaine dernière, la banque avait souligné l'amélioration de la rentabilité de ses opérations cet été, grâce à une forte réduction de ses frais de gestion dans toutes ses divisions.

À l'échelle du groupe, les coûts ont baissé de près de 6% (en données ajustées). La réduction est particulièrement marquée dans la banque de détail et dans la banque de financement et d'investissement, deux divisions où de nombreux programmes d'économies et de réduction d'effectifs avaient déjà été menés ces dernières années.

- "Un énième plan" -

Côté syndical, l'annonce lundi d'un nouveau plan de suppressions d'emplois "surprend par la rapidité de cette décision", même si depuis août et les annonces de nouvelles économies à réaliser, "on savait qu'on allait avoir un nouveau plan de restructuration", a déclaré à l'AFP Olivier Vassard, délégué syndical national adjoint du SNB/CFE-CGC.

Mais au troisième trimestre, "les résultats ont rebondi, notamment dans la banque d'affaires", a-t-il souligné.

"Avec ce énième plan, la question, c'est quand est-ce que ça s'arrête? Depuis 5 ans, on a eu des restructurations dans les réseaux d'agences bancaires, dans les services centraux parisiens et de province... On a l'impression que c'est devenu une espèce de routine et qu'il faut annoncer des plans chaque année", a déploré auprès de l'AFP Khalid Bel Hadaoui, délégué syndical national CFDT.

Cette "baisse constante des effectifs, c'est un peu compliqué à comprendre. Quelle est la justification économique? On attend des éléments chiffrés pour pouvoir poser des questions très concrètes", a-t-il poursuivi.

Les services visés par ces suppressions de postes, "échelonnées de 2021 à 2023", sont "majoritairement les services centraux parisiens", ainsi qu'"une soixantaine de postes à Nantes", a précisé M. Bel Hadaoui, qui s'interroge sur "la pertinence du timing" de cette annonce "en fin d'année", alors que les salariés, "assez sollicités depuis le début de la crise" sanitaire, sont "fatigués".

Selon les deux syndicats, l'ensemble des organisations représentatives (SNB/CFE-CGC, CGT, CFDT et CFTC) de la banque devraient demander la réalisation d'une expertise sur ce plan. Il s'agira d'en "comprendre la logique économique" et de connaître "les conséquences sociales", a indiqué M. Vassard.

Car les syndicats s'inquiètent "des conditions de travail des salariés qui resteront", avec la menace d'"une montée des risques psychosociaux", a-t-il mis en garde. "On sera extrêmement vigilants sur la charge de travail de ceux qui restent dans l'entreprise", a également prévenu M. Bel Hadaoui.

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