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L'association SOS Homophobie a appelé samedi à un "débat rationnel et apaisé" sur la PMA (procréation médicalement assistée) lorsque le sujet reviendra sur la table avec le futur projet de loi sur la bioéthique.
"On ne veut pas revivre la déferlante de haine qu'on a vécue en 2012-2013 contre les couples homosexuels et les familles homoparentales", a affirmé à l'AFP Joël Deumier, président de SOS Homophobie, en marge des premières Rencontres LGBT+ organisées pendant le week-end à Paris.
Tout en se félicitant de la "grosse évolution dans la prise de conscience" de la société, il a souligné que "tout n'est pas parfait" et qu'"il continue d'y avoir des discriminations inscrites dans la loi", comme sur la PMA qui est aujourd'hui réservée aux couples hétérosexuels, pour des raisons médicales.
Le gouvernement compte déposer un projet de loi sur les questions de bioéthique, y compris la PMA, avant la fin de l'année, en vue d'un débat au Parlement début 2019.
"On a bon espoir", a ajouté M. Deumier, en rappelant l'avis favorable à une extension de la PMA à toutes les femmes rendu fin septembre par le Comité d'éthique (CCNE).
Mais "il faut rester vigilants" car "il y a eu des successions d'agressions homophobes récemment", a-t-il ajouté, en rappelant par exemple le meurtre de la prostituée Vanessa Campos au Bois de Boulogne.
"Le risque reste et le débat doit être rationnel et apaisé pour éviter les débordements", a-t-il ajouté, alors que SOS Homophobie s'apprête à lancer le 11 octobre une "campagne de sensibilisation nationale sur la PMA" sur internet, avec un court film de 45 secondes "rappelant que ce qui compte avant tout, c'est être un bon parent".
Les Rencontres LGBT+, ouvertes samedi matin par le Défenseur des droits Jacques Toubon et le Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) Frédéric Potier, devaient rassembler 40 intervenants autour de 10 tables rondes.
Articulées autour de trois thèmes -- le genre, la parentalité et la lutte contre l'homophobie -- elles avaient commencé dès vendredi avec un prix "Tolerantia award" décerné à l'ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, qui a laissé son nom à la loi sur le mariage des couples homosexuels.