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Tatiana, professeure à Kiev, décrit la guerre: "Tirer sur des maisons, sur des maternités, que se passe-t-il dans leur tête?"

RTL INFO continue à donner la parole aux Ukrainiens, à ceux qui vivent et subissent, au quotidien, cette guerre qu'ils n'ont pas choisi. Ce jeudi, nous écoutons le récit de Tatiana, professeure d'anglais et de français. Les troupes russes tentent toujours d'encercler Kiev et ont multiplié depuis le début de la semaine les frappes contre des zones résidentielles.

"Comment décrire les bombardements? Ce sont des explosions. Des sons que je n'ai jamais entendus dans ma vie. Les explosions sont si fortes que mes carreaux tremblent", nous confie-t-elle.

Pour cette professeure, difficile d'imaginer ce que son pays vit actuellement. "Je ne peux pas comprendre que la guerre se passe ici. Pas dans ma rue, mais non loin de ma rue et de ma maison. Je prononce le mot 'Guerre'. Dans ma tête, c'est un mot historique", souffle-t-elle. Avant d'ajouter: "Je crois que les forces militaires de l'Ukraine font des miracles mais quand l'empereur, le Tsar de Russie, est complètement fou, je ne peux pas expliquer. C'est très difficile d'imaginer ce qui peut se passer".

Que se passe-t-il dans leur têtes ?

Plus de trois millions de personnes ont déjà fui l'Ukraine depuis l'invasion de l'armée russe le 24 février, selon l'ONU, qui recense également environ deux millions de déplacés à l'intérieur du pays. Ces Ukrainiens tentent ainsi d'échapper aux horreurs de la guerre. Un hôpital pédiatrique et une maternité avaient été touchés mercredi, faisant trois morts et de nombreux blessés, suscitant un tollé international. Aujourd'hui, Tatiana met en cause l'action des militaires russes. "Je comprends qu'ils ne pouvaient pas refuser de venir en Ukraine. Ils sont militaires. Mais ce sont leurs initiatives de tirer sur des maisons, sur des maternités. Que se passe-t-il dans leur têtes ? Dans leur cœur ? Dans leur âme ?", lâche-t-elle.

Tatiana dénonce également la propagande russe. "Est-ce possible que les gens croient à toute cette bêtise ? J'ai beaucoup d'amis à Moscou qui me disent 'Es-tu sûre que ce n'est pas votre gouvernement qui bombarde Kiev ?' Qu'est-ce que je peux répondre à ces questions ?", s'interroge-t-elle. Avant de conclure: "Mon père est russe, ma mère est Ukrainienne. C'est difficile pour moi. Une partie de moi est en guerre avec l'autre".

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