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Toyota s'excuse quatre ans après le suicide d'un employé victime de harcèlement

Le géant automobile japonais Toyota s'est excusé et a trouvé un accord à l'amiable avec la famille d'un employé qui s'était suicidé en 2017 après avoir été victime de harcèlement moral, a appris lundi l'AFP auprès de l'entreprise.

Le suicide de cet ingénieur de 28 ans était la conséquence de troubles psychologiques résultant d'un harcèlement par son supérieur direct, avait déterminé en 2019 un organisme régional du ministère du Travail.

Toyota a conclu en avril un accord à l'amiable avec la famille, a déclaré à l'AFP un porte-parole du groupe. Le montant de la compensation versée n'a pas été dévoilé.

Le jeune employé, dont le nom n'a pas été rendu public, travaillait pour Toyota depuis un an et demi lorsqu'il avait mis fin à ses jours en octobre 2017. Son supérieur lui aurait notamment dit qu'il "ferait mieux de mourir", selon les médias japonais.

Ce cadre a été "sanctionné", a indiqué Toyota, sans donner toutefois plus de précisions.

Le PDG du groupe, Akio Toyoda, a récemment rendu visite à la famille pour lui présenter ses excuses et lui expliquer les mesures mises en place pour éviter qu'un tel drame ne se reproduise, selon Yoshihide Tachino, l'avocat des parents de la victime interrogé par l'AFP.

"Nous ressentons toujours dans notre coeur la douleur de ce qui est arrivé à notre fils bien-aimé", a déclaré la famille dans un communiqué.

Toyota a présenté ses "condoléances du fond du coeur" pour la mort "tragique" de l'ingénieur et a dit "prier pour le repos de son âme", selon un communiqué du groupe publié lundi.

"Nous prenons très au sérieux le fait que la précieuse vie d'un employé ait été perdue", a ajouté le constructeur, affirmant avoir "mis en oeuvre des mesures pour éviter la répétition d'un tel accident tragique".

"Le Japon reste connu pour ses dures conditions de travail" et un nombre élevé de décès par épuisement, a rappelé Me Tachino, notant que le nombre de plaintes contre le harcèlement au travail était en augmentation.

Le fait qu'un géant comme Toyota, emblématique des grandes entreprises japonaises, ait reconnu le harcèlement "est symbolique", a jugé l'avocat, espérant que cela participerait à améliorer les conditions de travail dans l'Archipel, qui déplore le taux de suicide le plus élevé parmi les pays du G7.

Le problème du surmenage au travail est aussi davantage médiatisé au Japon depuis le suicide en 2015 d'une employée du groupe de publicité Dentsu, attribué à des heures supplémentaires excessives.

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